Babylone, de Yasmina Reza
L'histoire : Elisabeth a la soixantaine, elle travaille à Pasteur, habite en banlieue avec son mari Pierre. Au début du printemps, cette année, elle donne une petite "fête de printemps", dans leur appartement, avec des amis et leurs voisins du dessus, qui ont la soixantaine comme eux. Elle s'est liée depuis quelque temps avec le voisin du dessus, Jean-Lino, elle connaît moins bien sa femme Lydie, un peu excentrique, c'est l'occasion. Mais, ce soir-là, les choses ne vont pas tourner comme prévu...
Mon avis : un livre très agréable à lire. Pendant la première partie du livre, on comprend, au ton de la narratrice, à la façon dont elle se repasse le film, que quelque chose s'est produit, et on se demande ce qui est arrivé (ne lisez pas les critiques sur Babelio, il y en a toujours qui ne peuvent pas s'empêcher de spoiler le milieu ou la fin de l'histoire dès la première ligne de leur critique...). Dans la deuxième partie, on sait et on suit ce qui est arrivé après. Une histoire un peu sordide, un peu banale, un peu triste, bienveillante, où ni la narratrice ni l'autrice ne portent jamais de jugement. Pour ma part, la qualité de la plume, le plaisir littéraire, m'a suffisamment embarquée pour que j'apprécie beaucoup cette histoire d'une vie ordinaire qui croise de l'extraordinaire sans panache, du fait divers, du "qui n'arrive pas qu'aux autres", et continue sa route de vie désormais un peu moins ordinaire.
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Feuilletons un peu...
p.12 : On est quelque part dans le paysage jusqu'au jour où on n'y est plus.
p.141 : J'ai pris en grippe le mot recueillement. Le principe aussi. C'est devenu la grande mode depuis que le monde fonce vers un indesciptible chaos. Politiques et citoyens (encore un mot génialement creux) passent leur temps à se recueillir. J'aimais mieux avant, quand on apportait la tête de l'ennemi au bout d'un pic.
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Babylone, Yasmina Reza, 2016,
219 pages (broché),
Prix Renaudot 2016