Le Discours, de Fabrice Caro

L'histoire : Lors d'un repas de famille, Adrien, la quarantaine et largué depuis 38 jours par Sonia, se trouve sollicité par le compagnon de sa soeur pour faire un discours lors de leur mariage, dans un mois et demi. N'osant pas refuser, Adrien accepte avec enthousiasme et est un peu pris de panique, en plus d'avoir l'esprit totalement ailleurs car il a envoyé un SMS à Sonia. Nous allons suivre le fameux repas de famille et tout ce qui passe par la tête d'Adrien pendant ce repas, de ses ébauches imaginaires de discours à ses souffrances de jeune largué en passant par des anecdotes puisées dans ses souvenirs.

Mon avis : un livre très drôle, savoureux de bout en bout. Dès les premières pages, le ton est donné, et on entame le livre par des éclats de rire. La suite est moins spectaculairement désopilante, mais je m'y suis délectée à chaque instant de la tournure d'esprit d'Adrien, de sa façon de tourner ses petites faiblesses en dérision, de son regard désabusé, ironique, acerbe, un peu dépressif, parfois cynique, et de sa manie de tout décortiquer à fond, de faire une montagne de pas grand chose, d'élever sa couardise systématique en principal trait de caractère. Le repas de famille, il faut dire, en prime, est très codifié, rituallisé, dans une famille où le non-dit tient lieu de communication. Autant dire qu'il y a de quoi faire ! Vraiment, ce récit "de l'intérieur" d'un tel repas m'a beaucoup amusée, il est à la fois brillant et très con, survolté et lymphatique. Un régal.

En plus, j'y ai appris plusieurs mots, comme kéraunothnétophobie, qui désigne la peur de la chute des satellites. Indispensable.

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Le Discours, Fabrice Caro, 2018, 210 pages (poche)