Au nom du bien, de Jake Hinkson
L'histoire : Richard Weatherford est pasteur à Stock, petite ville de l'Arkansas. Il est marié, a 5 enfants qu'il élève à sa sauce, il aide sa communauté... enfin tout le tralala habituel du pasteur modèle plein de saine morale et fervent soutien de Trump et de la prohibition. Sauf qu'il a aussi un secret, qui lui pèse, cette attirance pour les hommes... On commence le roman avec une tentative de chantage liée à une "aventure". Comment Richard va-t-il s'en sortir ? Comment ne pas ruiner sa réputation ?...
Mon avis : un roman formidable, sur la morale à plusieurs vitesses et les hypocrisies (en l'occurrence religieuses et sociales). A chaque chapitre, nous changeons de narrateur, pour reprendre le récit exactement là où nous en étions, ainsi l'histoire se déroule de manière parfaitement linéaire, et on reste toujours dans l'humain, dans l'empathie avec les uns et les autres. Cela donne une enveloppe de velours au mordant très incisif de l'histoire. Les personnages sont consistants, et même si culturellement, ils sont totalement étasuniens et pas européens, on y croit, on pourrait presque les connaître, y compris ceux qui sont froids, tellement durs. Mais de toute façon, aucun personnage n'est ici ce dont il a l'air, et jusqu'au bout, on pense pouvoir se fier à tel ou tel dans ses réactions, mais on découvrira que non. L'histoire, elle, est parfaitement construite, bien pensée, simple et logique, mais démoniaque. Le titre ajoute un piment juste ce qu'il faut de sarcasme. Impeccable, net et sans bavure.
Bref, je me suis régalée à cette lecture, que ce soit pour son style, la construction de l'histoire, les personnages, le rythme, etc., il n'y a rien à changer !
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Au nom du bien, Jake Hinkson, 2019, 307 pages