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Chez Plouf
17 mai 2016

Wilt 2, de Tom Sharpe

livre_2016 05_tom sharpe_wilt 2

Comment se débarrasser d'un crocodile, de terroristes et d'une jeune fille au pair.

 

L'histoire : après Wilt 1, suivons les aventures suivantes de Henry Wilt, qui ne sont pas moins échevelées et délirantes que les précédentes... Cette fois, Eva et Henry ont changé de quartier pour un plus chic, eu des quadruplées infernales, Eva verse largement dans le New Life version toilettes organiques, potager bio, etc., et la famille décide de louer sa chambre vide à une étudiante...

 

Mon avis : à pleurer de rire ! Bien des fois, il m'a fallu me contraindre au silence dans des situations où mes éclats de rire auraient été ambarrassants, et j'ai donc coopieusement pleuré et... généralement échoué, lamentablement, à faire silence. Hum. Oui, bon, ok, ça ne vous en dit pas grand chose. Alors disons principalement qu'on y trouve du comique de situation, très très bien trouvé et parfaitement décrit pour imaginer sans effort les scènes, toujours implacablement logiques, totalement barrées, et britanniquement décalé. Une galerie de personnages intéressante, avec chacun leurs rigidités (sans jeu de mot scabreux... quoique, vu le livre !), parfois inconciliables. Des petites pécadilles qui tournent au grand fiasco, des caricatures inflexibles, des catastrophes, le tout saupoudré d'un flegme anglais parfait. Bref, au final : du grand spectacle, du livre d'action hilarant. Pour ma part, j'adore !

Il paraît que le n°2 des Wilt est le moins drôle, du moins c'est sa réputation, bah alors j'ai hâte de lire les 3 suivants que je n'ai pas encore lus (et qui m'attendent dans la pièce à côté, ouf, j'ai été prévoyante !)

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

Tel un monolithe de la maternité, Eva Wilt était assise, immobile, sur une chaise, les yeux dans le vide,l'esprit manifestement ailleurs - auprès de ses enfants à la maison. Flint se détourna et se demanda pour la nième fois comment cette femme et son mari, en apparence insignifiants, pouvaient bien vivre ensemble et quelle étrange fusion de leurs incompatibilités les avait transformés en catalyseurs de catastrophes.

 

Le commissaire alla jusqu'à la fenêtre et regarda la maison des Wilt. Sous la lumière éclatante des projecteurs, elle se détachait sur le ciel nocturne comme un monument commémoratif dédié au flegme et à la passion inébranlable du petit-bourgeois anglais pour la monotonie. 

 

Aucun de ces individus qui avaient pris sur eux d'être des bourreaux n'avait été poussé au crime par une pauvreté extrême, et d'après ce qu'il savait, Wilt n'arrivait pas à trouver de cause précise à ce fanatisme. Ils n'essayaient pas de chasser les anglais de l'Ulster, ni les Israéliens du Golan, ni les Turcs de Chypre. Ce n'était que des frimeurs en politique, et leur ennemi était la vie. Des assassins par choix personnel, des psychopathes camouflant leurs motivations derrière un écran d'utopies. Le pouvoir d'infliger la souffrance et la terreur, ce pouvoir-là les émoustillait. Leur propre disposition à mourir était, elle aussi, une sorte de pouvoir, une forme débile et infantile de masochisme et d'expiation d'une faute, non de leurs crimes répugnants mais du simple fait qu'ils étaient en vie. Il y avait certainement aussi d'autre smotifs, liés à leurs parent sou à l'apprentissage de la propreté. Wilt n'en avait cure. Il suffisait pour lui qu'ils soient porteurs du même genre de virus qui avait poussé Hitler à construire Auschwitz et à se suicider dans le bunker, ou les Cambodgiens à s'entre-détruire par millions. Ces gens-là ne méritaient absolument aucune sympathie. Il fallait que Wilt protège ses enfants et son cerveau était sa seule arme.

 

***

Wilt 2, comment se débarrasser d'un crocodile, de terroristes et d'une jeune fille au pair, Tom Sharpe, 1979,

traduction de l'anglais Wilt Alternative par Christine Guérin en 1983, 317 pages (édition poche)

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Commentaires
I
C'est marrant, on m'avait recommandé Sharpe il y a des années en me disant que j'allais adorer... et pis non, je n'avais pas aimé, je ne me rappelle pas du titre. Donc j'avais laissé tomber en pensant peut-être y revenir plus tard avec un autre. Dans le genre complètement dérangé, j'aime beaucoup l'Américain Christopher Moore :)
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