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Chez Plouf
25 février 2016

Le cerveau de mon père, de Jonathan Franzen

livre_2016 02_jonathan franzen_le cerveau de mon père

L'histoire : personnelle. Trois nouvelles. Dans la première, Jonathan Franzen nous parle des dernières années de son père, et de la façon dont la maladie d'Alzheimer a bouleversé leurs vies. Dans la seconde, il revient sur un retour dans la ville de son enfance fait pour le show d'Oprah Winfray. Dans la dernière, il nous fait part de son avis sur les livres à propos de sexe. 

 

Mon avis : j'ai abordé ce livre avec l'intention d'en lire d'autre(s) de cet auteur, mais en ayant envie de commencer petit en format. Et j'ai plutôt bien aimé.

Dans la première nouvelle, j'ai vraiment appris plein de choses sur la maladie d'Alzheimer (sur les progrès scientifiques, leur génèse, l'historique, l'état actuel des connaissances), et j'ai découvert un auteur un peu mélancolique sans plus, désespéré sans plus, un entre deux... 

Dans la deuxième nouvelle, que j'ai vue comme un prolongement de la première, on a l'impression de suivre un peu la famille, de prendre des nouvelles d'une vieille connaissance, et puis on passe de l'autre côté de la caméra pour un petit rappel de l'artificialité de ce genre de show.

Et enfin, j'ai bien aimé son petit pamphlet à l'encontre des livres sur le sexe (comment mieux s'envoyer en l'air, comment ci et comment ça, blablabla), probablement parce que dans l'ensemble je suis d'accord avec lui, même si pour des raisons un peu différentes parfois (et que je n'en ai pas lu autant !).

Dans l'ensemble j'ai donc bien aimé, même si ce livre ne m'a pas énormément marquée, que ce soit par l'histoire ou le style.

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

La démense sénile existe depuis que les gens ont eu les moyens de la reconnaître. Tant que la durée moyenne d'une vie humaine restait courte et que le vieil âge était une relative rareté, la sénilité était considérée comme un sous-produit naturel du vieillissement - peut-être le résultat d'une sclérose des artères cérébrales. Le jeune neuropathologiste allemand Alois Alzheimer pensait être témoin d'une variété de maladie mentale entièrement nouvelle quand, en 1901, il admit dans sa clinique une femme de cinquante et un ans, Auguste D., qui souffrait de bizarres mouvements d'humeur et de sévères pertes de mémoire, et qui, lors de son premier examen par ALzheimer, donna des réponses problématiques à ses questions :

"Quel est votre nom ?

- Auguste.

- Votre nom de famille ?

- Auguste.

- Quel est le nom de votre mari ? 

- Auguste, je crois."

 

Lorsque le coeur de mon père s'est arrêté de battre, cela faisait des années que je le pleurais.

 

"Je vois maintenant, dit-elle, que lorsqu'on ets mort on est vraiment mort." C'était bien vrai. Mais, dan sle ralenti de l'Alzheimer, mon père n'était guère plus mort à présent qu'il ne l'avait été deux heures, deux semaines ou deux mois plus tôt. Nous avions simplement perdu le dernier des éléments à partir desquels nous pouvions reconstituer un tout vivant. Il n'y aurait plus de nouveaux souvenirs de lui. Les seules histoires que nous pouvions raconter maintenant étaient celles qui l'avaient déjà été.

 

Si vous saisissez la mort d'un être cher, comme j'avais fini à contre-coeur par saisir la mort de mes parents, alors vous savez que la réalité la plus fondamentale est que vous ne reverrez jamais la perosnne en corps vivant, souriant, parlant. C'est la mystérieuse substance essentielle de la perte.

 

Lire un livre expert en instruction sexuelle doit figurer très bas sur l'échelle des passe-temps érotiques - quelque part au-dessous de peler une orange, guère plus haut que se nettoyer les dents avec du fil dentaire.

 

***

Le cerveau de mon père, Jonathan Franzen, traduit de l'anglais US par Rémy Lambrechts, 2002

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