Azami, d'Aki Shimazaki

1er tome d'un nouveau cycle romanesque

L'histoire : Mitsuo Kawano, un jour qu'il déjeune exceptionnellement à l'extérieur de son entreprise, croise Gorô Kida, ancien camarade de classe avec qui il n'était pas lié. Celui-ci est désormais chef d'une entreprise prospère et réputée, et l'invite dans un endroit prestigieux et cher. Mitsuo, dont le couple est un peu entre deux eaux depuis la naissance de leur second enfant, et souvent distant, accepte cette invitation qui tombe un soir où il est seul. Ils vont y croiser une ancienne camarade de classe dont Mitsuo était épris, qui y est entraîneuse...

Mon avis : magistral !!! Comme tous les précédents ouvrages d'Aki Shimazaki, celui-ci est un modèle de pudeur et d'intimité, de simplicité et de méandres, de délicatesse et de respect, dans une prose concise, sobre, épurée, qui ne va qu'à l'essentiel, et y va dans une élégance parfaite et un équilibre idéal (entre modernité et tradition, entre familiarité et distance, etc.). Toujours sans jugement, juste le constat humain d'histoires profondément humaines, on avance comme à la découverte des âmes dans une ambiance toujours apaisée, sereine, au milieu d'un tumulte pourtant évident. L'écriture en français émaillée de mots japonais (toujours traduits à la fin, on retrouve les mêmes mots peu ou prou d'un ouvrage à l'autre), juste ce qu'il faut, permet de ne jamais perdre de vue la culture dans laquelle on se trouve, et renforce la puissance d'évocation de l'écriture si précise. Cette fois-ci, avec ce premier tome d'une nouvelle série romanesque, on est piqué dès le début, beaucoup de hasards curieux se bousculent, beaucoup de mystères sur certains évènements restent entiers, et on aimerait rapidement en savoir plus sur nombre des personnages secondaires (Gorô et sa demi-soeur, Mitsuko et son fils, pourquoi pas Atsuko, mais aussi d'autres personnages plus en retrait encore comme le directeur commercial, monsieur K., etc.). Encore une époustouflante réussite qui se dévore d'une traite !

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Azami, Aki Shimazaki, 2015, 130 pages