Le Procès, de Franz Kafka
L'histoire : Joseph K. est un jour réveillé par deux hommes venus l'arrêter. Pourquoi ? On ne le saura jamais, mais ce jour-là commence son procès, qui prendra fin avec le livre.
Mon avis : en temps habituel, je ne vous parle pas des classiques que je lis ou relis, mais là je l'ai lu pour mon plaisir, et non pour l'instruction, donc je la ramène =^.^=
Pour moi, ce genre de livre où l'on ne sait rien, ni de quoi le héros est accusé, ni quand le temps passe, où il n'y a aucune structure repérable, où certaines choses sont clairement des métaphores ou des apologues mais où d'autres sont juste des fantaisies distrayante, c'est assez déstabilisant (et c'est bien pour ça que j'y allais !). La première moitié surtout m'a agacée, puis il faut croire que je me suis plus laissée porter puisque la seconde moitié m'a beaucoup plus intéressée. Dans l'ensemble, ça reste un livre comme on en a souvent perdu l'habitude, long et lent, plein de détails qu'on jugerait aujourd'hui "inutiles", qui ne répond pas aux codes actuels du roman. Déstabilisant et cependant délicieux, à doses raisonnables.
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Feuilletons ensemble quelques extraits...
Franz s'en mêla : "Tu vois ça, Willem, dit-il, il reconnaît qu'il ignore la loi, et affirme en même temps qu'il n'est pas coupable."
Le gros atout c'étaient les relations personnelles de l'avocat, c'était en elles que se trouvait la principale valeur de la défense.
Il lui semblait que la grande règle devait être pour un accusé de se trouver toujours prêt à tout, de ne jamais se laisser surprendre, de ne pas regarder à droite quand son juge se trouvait à gauche, et c'était justement contre cette grande règle qu'il recommençait toujours à pêcher.
Quand on sait voir, on trouve réellement que tous les accusés sont beaux. C'est évidemment, si j'ose dire, un phénomène d'histoire naturelle assez curieux.
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j'ai appris 2 mots :
- aboulique ("C'était surtout quand il était très fatigué, comme en cette matinée d'hiver où tout le trouvait aboulique, que cette conviction devenait despotique.") : Atteint d'aboulie. Aboulie : trouble psychique caractérisé par une difficulté à agir, à prendre une décision, fréquent dans la dépression et l'hystérie.
- exciper ("On ne peut pas, n'est-ce pas, exciper de ces légendes devant un tribunal ?") : se prévaloir d'une exception, d'une excuse.
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Le Procès, Franz Kafka, 1925, 212 pages dans ma version numérique