La Petite Fêlée aux allumettes, de Nadine Monfils

L'histoire : une série de meurtres, qui commence par deux petites filles horriblement mises en scène, le retour de mémé Cornemuse (déjà croisée dans Les Vacances d'un Serial Killer, clic), un vieux flic ultra macho en binôme avec un jeune semi-travelo, une jeune femme ayant hérité d'une boîte d'allumettes, et... Jean-Claude Van Damme. Secouez bien fort. Ajouter un soupçon de bizarre en déplaçant le tout dans une ville étrange, Pandore, et vous aurez un super chouette livre quasi inracontable sans tout dévoiler !

Mon avis : Du grand art ! Drôle, truculent, déjanté, échevelé, délirant, bien construit, voilà un roman formidable ! Je crois qu'il n'y a eu qu'une page où je n'ai pas ri... Sinon, vraiment extra, que ce soit la galerie de portraits absolument fantastiques, tous plus pitoresques et hauts en couleur les uns que les autres, ou l'histoire totalement décapante, ou encore l'humour de toutes les couleurs et le langage franco-belge délicieusement fleuri et rapide de Nadine Monfils, j'ai savouré ce livre avec une délectation de chaque ligne, quasi de chaque mot ! Vraiment je le recommande à tous (euh... après 18 ans quand même, le sexe est quand même bien présent tout du long du livre !). Mon seul bémol serait pour des personnages saugrenus en chapeaux boules, dans cette ville déjà un peu étrange, Pandore. Sympathique mais un brin too much. C'est juste histoire d'avoir un bémol, hein, parce que j'ai vraiment adoré ! Rien que pour la langue, ça vaut le détour !

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Feuilletons ensemble quelques extraits...

incipit : A Pandore, il y a des nuits laquées de rose fluo, transpercées par les néons des bordels qui serpentent dans les flaques d'eau. Et des épaves au bord des trottoirs pour se piquer aux pointes des étoiles.

page 12 : Pour elle, la beauté n'était pas dans le fric, ni dans le tape-à-l'oeil, mais au fond d'un verre. C'est là qu'elle voyait Venise...

page 14 : Il y a pire que la mort, il y a ce qu'on y laisse. Nos traces d'ombres...

page 20 : Soudain, mémé Cornemuse se leva d'un bond et se mit à hurler. Quelqu'un était en train de se noyer ! N'écoutant que son héroïsme, le touriste s'élança tel un pachyderme vers la grande grise. Scout toujours ! Il avait été louveteau chez les curés. Ca marque un homme. Illico, la vieille en profita pour lui piquer son frigo-box, puis elle cavala vers les dunes afin de savourer son bonheur.

page 29 : Outre sa tronche d emusaraigne, il avait des tifs crépus et gris comme des éponge sà récurer les casseroles, des yeux en forme de pastilles Pulmoll. Pas costaud mais teigneux, puant de la gueule autant que du cul. Un vrai don Juan des fosses septiques !

page 41 : - Parfois on a envie de trouver moins bien. Juste parce que c'est différent.

page 44 : Quand on est con, on a souvent besoin des autres pour le savoir.

page 123 : Je ne me souviens que des bonnes choses et des gens intéressants. Les cons, je zappe, pfouit, et je tire la chasse. On ne tapisse pas le bonheur avec des merdes.

page 234 : Elle savait qu'il ne lui parlerait plus. Peu importe, puisque les mots ne sont que des masques pour exprimer nos éclats de miroir.

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J'ai appris le mot : oyats (page 20 : C'est là qu'elle vit un couple [...] en train de forniquer dans les oyats) : graminée à longues racines utilisée pour fixer les dunes du littoral.

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La Petite Fêlée aux allumettes, Nadine Monfils, 2012, 250 pages dans l'édition Pocket

Comments

[Hulotte88]

Chouette, c'est ce que j'ai acheté cette semaine chez FL

[pyrouette]

J'ai besoin de rire, je le réserve de suite à la médiathèque, merci !

[Mamikiki]

Ah ! j'aime énormément ta citation de la page 44 et celle de la page 29 !!!!!

tout ça donne envie de courir acheter le livre et de le dévorer tout-de-suite !

Bizzz et bon dimanche (sous le soleil ?)