Premier sang, d'Amélie Nothomb
L'histoire : celle, romancée bien sûr, de Patrick Nothomb, le père de l'autrice.
Mon avis : il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu un Nothomb. Avec le temps et l'âge, sa plume gagne en pureté, en concision, et se déploie moins en extravagance et en provocations. Elle conserve cependant ce mélange inimitable de majesté, d'excès qui prétend s'ignorer et de simplicité, de facilité de lecture, mélange vraiment très unique que seule elle sait rendre digeste, et même délicieux. Nous découvrons cette fois son père, directement, dès la première phrase, devant un peloton d'exécution, rien que ça ! Nous allons remonter le temps, assister à son enfance originale, à sa construction, par petites touches de chapitres plutôt courts. Il y a du banal, de l'étonnant, de l'héroïque, une cohérence inouie. Et une galerie de portraits magistrale. Passionnant !
Un livre qui se savoure exactement comme un bonbon : avec délectation, mais c'est beaucoup trop court !
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Pierre Nothomb avait le talent du contact singulier avec les gens : il s'adressait à chacun comme s'il était la personne la plus importante de sa vie. D'où la vénération qu'il suscitait.
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Premier sang, Amélie Nothomb, 2021, 178 pages