Billie, d'Anna Gavalda

L'histoire : une histoire d'amitié entre deux adolescents, puis adultes, tous deux hors norme, chacun à leur manière : Billie et Franck. C'est Billie elle-même qui nous la raconte, à nous et à une étoile, une nuit, à l'occasion des suites d'un accident en pleine montagne...

Mon avis : une belle histoire tendre, des personnages très attachants, quelques scènes à vous arracher des larmes, d'autres amusantes ou jubilatoires, ce livre est un bon condensé de ce qu'on aime généralement chez Anna Gavalda, en version vis-à-vis et non largement collective. Le style est distrayant, dans un langage quasi parlé mais très bien construit, avec juste ce qu'il faut de fautes mineures (aaaaargh les confusions futur-conditionnel, j'ai plus de mal qu'avec le reste !). Vraiment un livre très agréable à lire, sans prétention, sans fioritures, un bon et doux moment de chaleur, de réconfort, d'optimisme, de force intérieure, de pause énergique, de courage ♥

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

incipit : On s'est regardés méchamment. Lui parce qu'il devait penser que tout était de ma faute et moi parce que ce n'était pas une raison pour me regarder comme ça.

page 37 : Et puis, vous savez, je ne pense pas qu'on soit si clichés que ça. Je pense que dans tous les collèges de France et d'ailleurs, que ce soit à la campagne ou dans les villes, y en a plein les salles de permanence, des clandestins dans notre genre...

Des combattants de l'invisible, des délocalisés d'eux-mêmes, des qui sont en apnée du matin et soir et qui en crèvent parfois, oui, qui finissetn par lâcher prise si personne les repêche un jour ou s'ils n'y arrivent pas tout seuls... En plus, je trouve que je le raconte vraiment soft pour le coup. Pas pour vous épargner de la gêne ou à moi des critiques, mais parce que le soir d'un de mes anniversaires, celui de mes vingt-deux ans je crois, j'ai fait reset.

page 49 (elle parle de Camille d'On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset) : Une fille de dix-huit ans qui ne connaissait rien à la vie et qui ressemblait aux bougies qu'on allumait dans les églises : super simple, super pure et super blanche, mais bien allumée. 

Oui, complètement en effusion à l'intérieur...

page 109 (tenez-vous prêt si les erreurs de concordance de temps vous grattent autant que moi) : Et si Franck m'abandonne, je ferais exactement comme ma belle-mère et tous les autres : je boirais. Je ferais un trou dans mon plancher et je l'agrandirais jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus rien d'humain en moi. Rien qui rit, rien qui pleure, rien qui souffre. Rien qui pourrait me faire prendre le risque de relever la tête une dernière fois et de me manger encore une grande tarte dans la gueule.

pages 109-110 : Mon enfance, c'est un poison que j'ai dans le sang et y a que quand je serai morte que j'en souffrirai plus. Mon enfance, c'est moi, et comme mon enfance ne vaut rien, moi, derrière, j'ai beau essayer de la contrecarrer de toutes mes forces, je ne fais jamais le poids.

page 183 : Bien que le garçon et les deux petites filles fussent ('tain, j'en ai placé un ! 10 points ! Ten points pour Billie qui cause si bien la France !) très sages, leurs parents avaient l'air grave au taquet avec tous leurs principes de Grands Educateurs Infaillibles.

***

Billie, Anna Gavalda, 2013, 223 pages

Comments

[Chatawak25]

Merci de vos partages, de ce blog découvert il y a peu et que je retrouve avec plaisir chaque semaine.

Joyeux bout d'an à toute votre tribu et que la suite soit à la hauteur de vos souhaits :)

[marion]

Je profite de ce billet pour te souhaiter ainsi qu' à ta famille un bon réveillon ...

[Chantal]

Je viens de le recevoir en cadeau de Noël par mon fils.

Il me l'a offert pour l'âne sur la couverture. Et oui, je les collectionne grâce ou à cause de mon nom de famille.

Vu ton avis, je ne vais pas traîner pour le commencer.

Bonne année 2014 avec plein de belles choses à partager.

[pyrouette]

J'ai hésité mais je crois bien que je vais me laisser tenter, merci.