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Chez Plouf
16 juin 2013

Le Cherche-bonheur, de Michael Zadoorian

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L'histoire : Ella et John, Américains moyens, sont vieux, très vieux. Ella a un cancer à un stade très avancé qui ne facilite pas sa vie d'obèse ; John, lui, perd complètement la boule. Le Cherche-bonheur, c'est leur camping-car, bien vieux lui aussi, avec lequel ils ont sillonné les Etats-Unis d'Amérique, il y a longtemps, avec leurs enfants surtout, beaucoup. Avant que ces enfants ne deviennent grands, n'aient eux-mêmes des enfants, et se sentent obligés de régenter la vie de leurs parents... Alors Ella décide que ça suffit, qu'elle ne se laissera pas charcuter par les médecins, déresponsabiliser, et qu'ils feront, une dernière fois, un truc qui donne un goût de liberté... Partir en camping-car faire la route 66, et rejoindre DisneyLand ! Ce livre nous raconte ce périple par la voix d'Ella, on the road again version 4ème âge.

 

Mon avis : un bon livre, original, sur un sujet que la littérature n'ose pas souvent aborder sous cet angle un peu décalé. Sans être désopilant, et même si je me suis un peu parfois ennuyée, ce livre est distrayant, amusant, un peu triste aussi par son côté fataliste, mais jamais larmoyant ou plaintif. Je me suis quand même bien marrée à certaines scènes, même (surtout ?) quand elles étaient, dans le fond, pathétiques. C'est aussi le prolongement d'une histoire d'amour inoxydable, d'un couple pas toujours en phase, mais très soudé depuis presque 60 ans, et ça c'est une histoire poignante dans le quotidien, l'ordinaire, avec ses petites attentions, ses petits agacements, les répliques un peu sèches, les moments de douce complicité. Ella et John n'ont plus grand chose à perdre, surtout pas l'affection du lecteur pour la narratrice Ella, alors ils se lâchent et prennent des risques, et ça fait du bien ! Et puis on suit doucement, au fil du livre, les pensées d'Ella qui évoluent avec leurs états respectifs, d'abord en forme, jaillissant dans tous les sens, vagabondant un peu sur des réflexions générale, puis de plus en plus attaché au concret quotidien, à "tenir" jusqu'au bout...


Merci Mère à la Noix, si tu passes par là, de ce bon conseil de lecture =^.^= Dommage que ton dernier blog ait disparu comme les précédents et que tu ne sembles plus joignable... des bisous quand même !

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

incipit : Des touristes, voilà ce que nous sommes.

 

page 10 : On peut se demander si c'est la meilleure idée possible. Ce couple de vieux débris, l'une avec plus de problèmes de santé qu'un pays du tiers-monde, l'autre sénile au point de ne pas savoir quel jour on est, partant sillonner les routes du pays.

 

pages 23-24 : Quand nous avons été tous deux habitués au rythme de la retraite, nous en avons bien profité. Nous étions alors dans une forme acceptable, si bien que nous débordions d'activités. Quand John rentrait du McDo, on s'occupait de notre maison, on faisait des courses, on courait les soldes et les bonnes affaires, on allait au théâtre en matinée, on déjeunait tôt. On chargeait le Cherche-bonheur et on partait en week-end avec des amis, ou on prenait la route pour la zone commerciale de Birch Run. C'a été une période heureuse, bien que pas assez longue. Très vite, nos journées se sont bornées à passer d'un cabinet médical à un autre, nos semaine sà nous tracasser pour nos examens, nos mois à nous remettre du traitement. Au bout d'un moment, même rester en vie est devenu un boulot à temps complet. Pas étonnant que nous ayons besoin de partir en vacances.

 

page 28 : Elle est gentille mais elle serait dingue de croire que je vais brancher le portable. Le cancer me suffit amplement, merci bien.

 

page 95 : Nous sommes attachés à l'endroit où nous vivons. On peut se poser cette question : alors pourquoi est-ce qu'on voyage ?

Il n'y a qu'une seule réponse possible : on voyage pour apprécier son foyer.

 

page 151 : Je remonte la vitre et allume le portable. Il émet une série de notes musicales pour empêcher de penser que le cerveau est sur le point de recevoir un paquet de micro-ondes.

 

page 154 : Ses parents ne lui ont inculqué aucune religion ni même l'idée de Dieu, pour commencer, mais c'est son dépar tà la guerre alors qu'il n'avait pas vingt ans qui en a fait un païen confirmé. Il disait que voir la tête de son voisin se faire emporter ne donne pas l'impression qu'il existe un Dieu.

 

page 184 : Nous sommes tous deux trop éveillés, l'un de nous trop conscient.

 

page 236 : On sait que, lorsqu'on rtrouve un lieu de son enfance une fois adulte, il apparaît plus petit que dans le souvenir. Mais, si on y revient dans ses années de vieillesse, c'est le contraire. Tout semble immense.

 

page 238 : Je sors ma carte de crédit. J'ai droit au sourire spécial "charmantes vieilles peaux toutes décrépites", le cinquième depuis notre arrivée. Les gens ont toujours le sourire quand il fourrent leur main dans votre portefeuille.

 

***

Nombre non négligeable d'erreurs de correction. Des fautes d'orthographe (p.162), des points de fin de paragraphe oubliés (p.184, 236 entre autres), des mots manquants (p.173, 221) ou en trop (p.120)...

***

Le Cherche-bonheur, Michael Zadoorian, traduction de l'anglais américain par Jean-François Merle, titre original : The Leisure Seeker, 2009, 248 pages.

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Commentaires
A
Ah tu l'as lu! Oui, elle en avait parlé sur son blog et c'est grâce à cela que j'avais lu ce livre. J'en garde un très bon souvenir, je dirais même qu'il m'a marquée. C'est à lire en tout cas.
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P
Il est déjà sur ma liste mais j'hésitais, j'aime beaucoup les extraits.
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F
Merci pour cette présentation. Et un livre ajouté à ma liste pour le voyage de cet été . <br /> <br /> Frédérique
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L
Je l'ajoute à ma liste ! <br /> <br /> Merci du conseil.<br /> <br /> Bon dimanche. Valérie<br /> <br /> <br /> <br /> PS: et promis, je ne l'achèterai pas chez Amazon.fr !
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