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Chez Plouf
31 décembre 2023

Vivre vite, de Brigitte Giraud

lu 2023 12_brigitte giraud_vivre vite

L'histoire : le 19 juin 1999, son compagnon Claude est mort des suites d'un accident de la circulation. Il était sur une moto, et pas n'importe laquelle : une puissante, une traîtresse. Ils étaient en train de finaliser l'achat d'une maison, leur fils n'avait que dix ans, ils avaient des projets. 

Aujourd'hui, vingt ans plus tard, l'autrice doit vendre à un promoteur cette maison, qui va être rasée. Cela constitue une sorte de déchirement supplémentaire, quitter cette maison vouée à disparaître, alors elle veut rendre hommage à Claude en racontant, pour que quelque chose reste, autre que la maison.

 

Mon avis : j'ai apprécié avec beaucoup de modération ce livre, que j'ai trouvé un peu longuet. J'ai eu du mal à entrer dans ce mécanisme répétitif des hypothèses juste formulées, pas abouties, les "et si il ne s'était pas passé cela ?" Car l'accident qui a tué Claude s'inscrit à la suite d'un tas de petites choses inhabituelles, qui se sont imbriquées, enchaînées de manière quasi parfaite. L'autrice les passe en revue, ça lui sert à nous parler de son ancien compagnon, à imprimer sa trace un peu plus fort, avant d'en effacer une autre, la maison dont ils venaient d'avoir les clefs quand a eu lieu d'accident. Il y a des anecdotes, l'enchaînement, ses goûts, etc., bref : on fait conaissance avce lui. Et avec elle, évidemment, en même temps. Sans aucun pathos, jamais, même si leur amour d'alors semble évident.

Pour autant, je ne me suis sentie à aucun moment touchée par cet hommage, ni par cet amour perdu brutalement. Pourtant l'écriture ets belle, simple, agréable, mais je ne sais pas, j'ai eu un sentiment d'un choix de fil conducteur un peu artificiel (alors que ça semble évident que ça ne l'est pas), d'une redondance un peu lourde, en tout cas quelque chose m'a manqué pour m'embarquer.

 

***

Quelques extraits :

 

[...] cette année 1999 où les francs se convertissaient en euros et où le moindre calcul nous obligeait à une règle de trois infantilisante [...]

 

J'ai emménagé seule avec notre fils, au coeur d'un enchaînement chronologique assez brutal. Signature de l'acte de vente. Accident. Déménagement. Obsèques. 

L'accélération  la plus folle de mon existence. L'impression d'un tour de grand huit, cheveux au vent, avec la nacelle qui se détache.

 

On dit tant des mères qu'elles sont autoritaires et dévorantes (en plus de la folie que je viens d'évoquer) que j'assayais de me tapir parfois dans un coin, ne sachant jamais si j'en faisais trop ou pas assez. J'essayais de laisser la place.

 

La libre circulation des échanges, des marchandises (c'est bien le problème), des devises, des idéologies a supplanté l'idée qu'un simple feu rouge peut tout arrêter. Mais je m'égare.

 

Cela Claude ne l'a jamais su, mais la liste serait longue si je me mettais à énumérer tout ce qu'il aura ignoré du monde qui a continué à tourner sans lui.

 

***

Vivre vite, Brigitte Giraud, 2022, 208 pages

Prix Goncourt 2022

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