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Chez Plouf
23 octobre 2023

La clef sous la porte, de Pascale Gautier

lu 2023 10_pascale gautier_la clef sous la porte

L'histoire : quatre histoires en réalité. Quatre vies ordinaires, très très différentes les unes des autres, où survient un jour une bascule, une prise de conscience, un ras-le-bol qui va faire mettre, à chacun des protagonistes, "la clef sous la porte", d'une façon ou d'une autre. 

 

Mon avis : un livre vivifiant !! Une vraie bouffée d'air frais. Des petites scènes ordinaires, de la vie pas marrante tous les jours. Des petites choses de rien, mais un jour la goutte de trop fait déborder le vase. Et à ce moment-là, c'est jubilatoire d'accompagner nos 4 héros dans leur retournement, leur nouveau choix, radical, qu'on soit d'accord ou pas. L'écriture est à la fois sarcastique, drôle, douce, sage, désespérée et optimiste, et parfois aussi très poétique. Bref, je me suis régalée à faire un bout de chemin avec ces personnages, dans une langue que j'ai adorée. Forcément !! Déjà, un des protagoniste bosse à Bouffémont (j'ai grandi à côté ! mais pour autant chaque fois ça me fait penser à San Antonio), et puis l'autrice change très subtilement de style et de vocabulaire à chaque protagoniste (ça c'est très fort !!), et puis elle fait plein de références littéraires, Pérec, St-Exupéry, La Fontaine et j'en passe, et le meilleur : du Claude Ponti dans le texte !!! Réussir à replacer en contexte Sloumpy-sloumpy et la danse du hobi-youbicouki dans un livre sérieux, bordel de pétard, c'est un coup à provoquer un coup de foudre littéraire !! J'ai adoré ce roman tout en nuances et subtilités, dans les petites choses ordinaires, dans la vraie vie de tous les jours, qui ne se la pète pas, ne fait pas d'esbrouffe, rien de spectaculaire, mais tellement juste. J'ai adoré !

 

***

Quelques etxraits...

 

Il faut bien s'installer un jour. C'est la norme. L'être humain est ainsi fait. La solitude avait effrayé son âme de vingt ans. Il le savait, il n'était pas un séducteur. Il n'étiat pas doué avec les femmes. Il n'avait pas grand chose pour plaire mais il avait un très bon travail. Martine était là, accessible, obsédée par l'idée de rester dans le sud près de papa et maman. Il s'était dit pourquoi pas. L'examen de passage auprès des beaux-parents avait été réussi, grâce à sa bonne éducation et à sa belle situation. Il avait une grande envie d'être comme les autres, une envie de quotidien, de petits déjeuners à deux, de projets. Les sornettes habituelles. [...] En fait, ils sont restés ensemble parce que c'était facile. La maison et tout ce confort pour lequel ils avaient oeuvré pendant des années. Les choses. L'argent. Ils aimaient le décor de leur vie. Ils s'étaient endormis. Ils avaient pensé pouvoir faire semblant. 

 

Il le sait, José, qu'à force de s'appauvrir en s'enrichissant, l'homme est condamné à se dévorer lui-même. Il le sait, mais que faire ?

 

Rien que pour entendre passer le vent, il vaut la peine d'être né. 

 

S'il faut toujours penser qu'il y a pire pour se dire que ça va bien, c'est que quelque chose cloche sérieusement. 

 

Il est pessimiste, sceptique, misanthrope, noir, tout ce qu'on voudra ! Il le sait. Et ce n'est pas parce qu'on sait qu'on change ! Au contraire ! Pour changer, pour agir, il faut être inconscient. Il aime analyser, décortiquer, se replier dans son antre, passer des heure sà s'informer, étudier, comparer, déduire. Il le sait, lui, qu'on naît sans but, qu'on vit sans comprendre et qu'on meurt anéanti. Ce n'est pas le genre de phrase qui plaît autour d'un barbecue. Ah non !

 

L'été, la mode veut qu'on bouge. 

 

***

La clef sous la porte, Pascale Gautier, 2015, 191 pages

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