Ce que je peux te dire d'elles, de Anne Icart

Une jolie saga familiale presque exclusivement féminine. Une belle histoire, au rythme de la vie qui va, des ambitions des unes, des réalisations des autres, des difficultés de toutes, des gros coups durs et de l'amour qui circule dans cet appartement toulousain que partagent les femmes de cette famille, après avoir partagé leurs enfances orphelines à la campagne, sous l'aile de leur mémé. J'ai bien aimé l'histoire, vraiment très chouette, surtout à un tournant de la façon dont la société considère le statut de la femme. Ces femmes libres (ou pas), qui revendiquent le droit de mener leur vie et le mettent en pratique. Les anecdotes souriantes, parfois historiques, les petits riens qui font le quotidien, les grandes étapes. Pour autant, j'ai eu un peu de mal à m'embarquer complètement avec les personnages, il n'a pas manqué grand chose, mais ce tout petit presque rien d'une humanité plus vivante, plus émotionnelle, un emportement, qui n'était pas tout à fait là, a fait pour moi la différence entre un bon moment de lecture et un très bon moment de lecture. Donc, voilà : un bon moment de lecture. Une belle écriture, une histoire extra, et il manque juste (pour moi, mais la personne qui me l'a conseillé n'a pas eu ce manque, c'est tout personnel) un petit ingrédient secret, une étincelle, qui en ferait un livre mémorable. Pour autant, l'histoire, elle, est mémmorable, et vraiment belle, plutôt inspirante.

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Quelques extraits...

Je n'ai pas réfléchi. une fois de plus, j'ai foncé tête baissée. Sans savoir ce qu'il en résulterait. Certains événements ne se reproduisent pas. Les chances qu'ils nous donnent non plus. 

C'est bien les hommes, ça ! Toujours ouloir disposer des femmes en leur imposant leurs choix. Vouloir l'impossible parce que ça arrange. Ca excuse. Ca permet d'utiliser les failles de l'autre pour ne pas se culpabiliser des siennes.

Les gifles de mots sont parfois bien plus douloureuses que les gifles de mains.

Elle sait bien tout ce que l'on transmet de non-dits et tout ce que l'on oblige ses enfants à reproduire dans ce que l'on est ou ce que l'on n'est pas. En se dédouanant comme on peut; En espérant qu'ils auront plus de courage pour se défaire des malédictions. Mais ce n'est pas forcément vrai.

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Ce que je peux te dire d'elles, Anne Icart, 2013, 288 pages