La trajectoire des confettis, de Marie-Eve Thuot

L'histoire : la vie sexuelle, et parfois vaguement affective, de 3 frangins à Montréal. Mais aussi celle de leurs aïeux, de leurs enfants, de leurs amis... 

Mon avis : jusqu'à un peu moins de la moitié du livre, je me suis demandée si j'allais laisser tomber ou pas tellement je m'en bats l'oeil de la vie du cul de ces trois frères, même sympathiques. Surtout qu'on ne voit que des milieux où c'est tout ou rien, échangismes et pratiques ultra libres et besoin d'étaler en paroles sans arrêt à tous et tout le temps son intimité, ou nada, ceinture, abstinence et silence. Un poil indigeste et sans intérêt. Et long. Je suis quand même allée au bout, parce que d'une part les personnages sont quand même attachants, et que d'autre part, j'ai adoré la structure du livre, très très construite, avec des retours au XIXème siècle, des bonds en avant, les différents protagonistes et les liens de l'un à l'autre. On pourrait croire qu'on s'y perd tant il y a de liens, de temps et de personnages, mais en fait pas du tout, cela donne une construction très foisonnante, riche. Et finalement, ça devient presque amusant, toutes ces vies exposées quasi uniquement via leurs histoires sexuelles, qui se croisent et ne tiennent pas toujours la route.

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- C'est vrai, poursuivit Raphaëlle. Penses-y. C'est pas moi qui l'ait dit : l'histoire de la philosophie est le résultat d'alucubrations et d'angoisses d'hommes blancs, hétérosexuels, cisgenres, qui en plus ne... Tu connais Nancy Huston ?

- Non.

- Une auteure canadienne. Elle a ajouté que non seulement la philosophie avait été écrite par des hommes blancs et hétérosexuels, mais qu'en plus ces hommes-là n'avaient pas eu d'enfants, ou du moins, sauf exception, n'avaient pas vécu dans l'entourage de jeunes enfants. Ce qui veut dire qu'ils étaient déconnectés de la réalité de 90% des gens sur terre, mais qu'ils se permettaient de formuler des généralités à propos de la vie, la morale, l'humanité.

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Le Taj Mahal a été commandé par un empereur mongol qui s'appelait Shâh Jahân. Un demi-siècle avant qu'Ulrique-Eleonore ouvre des écoles de sages-femmes, Shâh Jahân a perdu sa femme pendant un accouchement. Elle donnait naissance à leur quatorzième enfant. A sa mémoire, l'empereur a fait construire le Taj Mahal. On le considère comme une des merveilles du monde, même s'il a fallu 22 000 esclaves pour le construire. Et ça, sous les ordres d'un homme qui avait trois épouses et un harem de 2000 femmes. Le Taj Mahal serait un symbole d'amour.

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La trajectoire des confettis, Marie-Eve Thuot, 2020, 624 pages