D'après une histoire vraie, de Delphine de Vigan

L'histoire : l'autrice et narratrice rencontre un jour L., une jeune femme avec qui elle lie rapidement une amitié très forte. Mais incidieusement, L. va prendre beaucoup de place dans sa vie, beaucoup plus que prévu...

Mon avis : je ne suis pas une fan de Delphine de Vigan, j'aime bien à petites doses. Et ce livre-là, idem. Mais 479 pages, c'est un peu trop pour une "petite dose"... J'ai bien aimé le côté "comprendre comment marche l'emprise", mais les personnages n'étaient pas assez consistants pour que j'arrive à toujours trouver ça intéressant, alors je me suis ennuyée plus souvent qu'à mon tour dans les longueurs. Pourtant, il y a tout : d'excellentes idées, aussi bien dans les anecdotes que dans la trame générale, une façon de paumer le lecteur en emmêlant le réel et la fiction très maîtrisée, deux hypothèses d'explication intrinsèques à l'histoire (indépendamment du fait qu'elle soit vraie ou fausse) qui la rende un peu dérangeante, une plume très agréable. Mais je ne sais pas, comme souvent avec cette autrice, il me manque un petit quelque chose, un je-ne-sais-quoi qui fait que je lis, ça m'intéresse sans plus, je me sens sans cesse au bord d'aimer, mais ça ne vient pas, ça ne m'emporte pas, j'attends vainement jusqu'à la fin le petit déclic qui me portera de l'indifférence un peu lourde à l'enthousiasme, de l'ennui à l'envie... Etrange.

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J'aime cette facillité dans l'échange que l'on éprouve avec certaines personnes, cette manière d'entrer tout de suite dans le vif du sujet. J'aime parler des choses essentielles, émotionnelles, même avec des amis que je ne vois qu'une ou deux fois par an. J'aime chez l'Autre (et chez les femmes souvent) cette capacité à évoquer l'intime sans pour autant être impudique. 

A cet instant prévis, j'ai pensé cela : de certains mots, de certains regards, on ne guérit pas. Malgré le temps passé, malgré la douceur d'autres mots et d'autres regards.

Voilà ce que L. avait réactivé : la personne insécurisée en moi capable de tout détruire.

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D'après une histoire vraie, Delphine de Vigan, 2015, 479 pages,

Prix Renaudot 2015,

Prix Goncourt des lycéens 2015,

Prix Audiolib 2016.

Comments

[MAG]

Tu as parfaitement écrit ce que je pense. J’avais feuilleté ses livres, à la recherche de la phrase qui donne envie d’acheter et de lire. Ce n’est que la curiosité, l’envie de connaître ce que les adolescents d’aujourd’hui trouvent remarquable.

Le sujet ? Peut-être. L'écriture ? Certainement. Elle est limpide certes, mais tient plus de l’oral de qualité que de ce que j’appellerai un style.

Ce livre, un autre, des retours en arrière, un nouvel épluchage. S’il n’y avait eu tous ces prix je ne l’aurai pas fait.

Du vrai-faux et du faux-vrai, une élégante conversation, le charme de la confidence ; la recette est bonne, sans plus.