L'histoire : Alexandrin, alors qu'il médite sur la perte de ses papillons dans le ventre, rencontre Marie. Ils tombent amoureux. Une belle histoire commence, mais un jour apparaissent un homme effrayant et un chien, et Marie, qui semble les craindre, leur obéit.

Mon avis : il va falloir inventer un mot qui signifie à la fois livre et OVNI ! Ce roman nous raconte une histoire d'amour contrarié plutôt sympathique, un drame amoureux somme toute classique, intemporel, pour ne pas dire banal et convenu. Mais ce qui fait son originalité tient dans son écriture. Barcella, par ailleurs chanteur-poète, "souffleur de vers" comme il se qualifie lui-même (et ça lui va assez bien), dont j'aime bien le travail depuis des années, écrit ici son premier roman. Et il a quelque chose de ses chansons : poétique, un autre univers. Dès les premières lignes, on est saisi et emporté par le rythme de l'écriture, puissant, qui s'impose à la manière d'une main de fer dans un gant de velours, sans nous laisser le choix, mais tout en chatoiements. Ensuite, c'est une autre affaire. Parce qu'un roman n'est pas une chanson. Ce qu'on apprécie en musique sur quelques minutes ne fait pas le même effet à la lecture d'un livre entier. J'ai passé mon temps à me ballotter moi-même entre saturation de ce que j'ai parfois ressenti comme du babillage lyrique un peu trop maniéré, too much pour raconter cette histoire sans suspens de personnages stéréotypés sans consistance, et l'éblouissement étonné du maniement des mots, avec cette capacité à nous les faire passer pour presque ordinaires, normaux, alors qu'ils sont tout en circonvolutions littéraires alambiquées, quoique toujours compréhensibles. On entre dans son monde, dans son mode d'expression, et c'est cette langue inhabituelle qui donne sa couleur à l'histoire qu'il nous raconte. Je regrette quand même le manque de fantaisie, et l'usage assez abusif des clichés sexistes.

Etonnant.

***

les Papillons, Barcella, 2021, 234 pages

Les Papillons, roman de Barcella

Partager cet article