Désenchantées, de Marie Vareille

L'histoire : Fanny, sur le point d'avoir une promotion dans le journal féminin où elle travaille, doit revenir à Bouville-sur-mer, où elle a grandi. Par un concours de circonstances, elle se trouve affublée de sa belle-fille adolescente, avec qui les choses ne se passent pas très bien. Fanny va devoir revoir sa soeur Angélique avec qui elle a rompu les liens. Ce retour va remuer beaucoup de souvenirs bien enfouis sous la vase, et la présence de Lilou, sa belle-fille curieuse et déterminée, va bouleverser les plans qu'elle avait imaginés pour alléger et écourter la corvée de ce retour. 

Mon avis : un excellent roman de détente. L'intrigue est intéressante, pourtant la fin est prévisible tant le Petit Poucet a semé de cailloux dès le début (grâce auxquels on se sent compétent car on devine, on suspecte, c'est fort !), mais comme chaque détail est "léché", on prend plaisir à comprendre comment les choses se sont mises en place, par une mécanique bien huilée et plutôt originale. Les personnages sont attachants, un peu stéréotypés, pas très crédibles, mais sympathiques et volontiers fréquentables. L'écriture est d'une clareté extrême, on avance simplement, avec précision, sans prise de tête ni morceau de bravoure, et sans trop de simplicité non plus : en somme, un juste équilibre parfait. Avec, aussi, très discrètement, presque seulement sous-entendus, quelques piques sur l'hypocrisie des relations sociales et familiales, la toxicité des non-dits et j'en passe. Quant à la morale, c'est peut-être ce qui est le plus intéressant dans ce roman. L'histoire est très singulière, mais elle groupe plusieurs accidents de vie plutôt ordinaires malheureusement, des faits qu'on aurait pu croiser, qui auraient pu nous arriver, ou à notre entourage. En conséquence elle amène à réfléchir sur les solutions trouvées dans ce roman, qui font du bien à lire, parce que parfois on aurait bien aimé que ça tourne un peu comme ça en vrai, dans le fond. Ca nous venge. Et même s'il y a de l'injustice, parce que l'affaire Sarah Leroy a bouleversé radicalement plusieurs vies autour d'elle, on se sent solidaire de coeur avec cette bande de copines qui ont juré, à l'adolescence, que leur amitié serait indéfectible et éternelle, à la vie à la mort.

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Angélique et Sarah sont devenues populaires par contagion. Angélique était belle, Sarah était riche, et Eric Chevalier leur adressait la parole. Au collège comme dans la vie, il n'en fallait pas plus pour être quelqu'un d'important. 

C'est grâce à l'amour que j'ai trouvé la force d'aller jusqu'au bout ; la colère à elle seule ne permet pas de gagner tous les combats.

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Désenchantées, Marie Vareille, 2022, 320 pages