La consolation de l'ange, de Frédéric Lenoir

L'histoire : Hugo, 20 ans, vient de faire une tentative de suicide. Après un lavage d'estomac, on le place en chambre, là où il reste de la place, c'est-à-dire avec une vieille dame de plus de 90 ans, Blanche, en insuffisance rénale sévère qui vient de demander l'arrêt des dialyses, et mourra donc dans les prochains jours. Bien entendu, Hugo et Blanche vont faire connaissance, beaucoup discuter, philosopher, se raconter leurs vies. 

Mon avis : au début, j'ai eu du mal à accrocher tant le propos me paraissait artificiel et sententieux pour la forme ; et lu-relu-et-rerelu sur le grande toile et dans les livres de "développement personnel" pour le fond. Et puis l'attraction de deux vrais personnages terriblement attachants, même si peu crédibles, opère, sous la plume magique de Frédéric Lenoir (ça me fait ça avec un peu tous ses bouquins en fait). Leurs histoires à chacun nous touchent, tragiques, humaines, terriblement universelles. Et nous voilà donc embarqués dans ce conte étonnant, où se mèlent Spinoza, Victor Hugo, une vieille dame optimiste et sage, un jeune homme pessimiste et matérialiste, une vie jeune qui commence avec douleur, une vie ancienne qui s'éteint sereinement. Et au milieu, entre une analyse psychologique et la lecture d'un poème, on les écoute discuter avec respect et bienveillance du bonheur, de la vie, du sens de la vie, de religion, de croyances, de spiritualité, d'optimisme et de pessimisme, de traumatismes, de résilience, de joie de vivre, de gratitude, d'amitié, et d'amour encore et encore. Et ça fait un bien fou !!! A lire ! ♥

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- Et cela fait bien longtemps que je ne regarde plus la télévision et que je n'écoute plus "les nouvelles", comme tu dis, poursuit Blanche sur un ton ironique. Car de quelles nouvelles parlons-nous ? Du monde tel qu'il est ? De la vraie vie de milliards d'individus ? Ou du spectacle médiatisé de tout ce qui va mal dan sle monde ? En effet, si tu confonds le monde avec les nouvelles qu'en donnent le journal, la radio, la télévision ou ton téléphone portable, il y a de quoi être désespéré ! Mais pour moi, le monde que je vois autour de moi se porte plutôt bien, même si en France on aime se plaindre de tout !

- Vous n'avez pas le sentiment que le monde est devenu fou, qu'il va de plus en plus mal ?

- Pas vraiment, mon jeune ami ! Quand j'étais enfant on mourait de plein de maladies qui ont été éradiquées. Je vivais dans un quartier où on pouvait se faire trucider à chaque coin de rue. Et lorsque mon père a perdu son emploi, il n'y avait aucune aide sociale pour nous secourir. Lorsque j'avais ton âge, nous sortions d'une guerre atrocement meurtrière, alors que de nos jours les Européens vivent en paix. Je pourrais continuer ainsi longtemps, Hugo. On avait cinquante fois plus de risques de mourir d'une agression humaine au temps de l'Empire romain que de nos jours. La violence ne fait que reculer au fil des siècles. Crois-moi, à bien des égards, il fait meilleur vivre à notre époque qu'avant. 

- Et le terrorisme, c'est pas une guerre pour vous ?

- Bien sûr, c'est tragique. Mais qu'est-ce que c'est à côté de dizaines de millions de morts de la seconde guerre mondiale et du goulag soviétique ? Tous les conflits armés de notre temps font annuellement moins de morts que le tabac ou l'alcool !

- Prends le temps de t'interroger sur ce qui te fait du bien, ce qui te met dans la joie, et tu vas finir par découvrir ce pour quoi tu es fait.

L'être humain est constitué de quatre dimensions : le corps, le coeur, l'esprit et l'imagination. Pour se sentir bien et grandir en humanité, il faut faire de l'exercice physique, aimer, penser et rêver !

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La consolation de l'ange, Frédéric Lenoir, 2019, 197 pages