Le parfum des fleurs la nuit, de Leïla Slimani

Le sujet : enfermée volontairement dans un musée à Venise pendant une nuit, Leïla Slimani nous raconte son expérience.

Mon avis : un récit intéressant. Cette expérience un peu particulière, dont je me suis dit au début, comme un de ses amis, qu'elle avait un côté un peu snob, est pour l'auteure un prétexte à parler de son regard sur son métier, ses difficultés et ses atouts ; à revenir aussi sur son père, avec comme point d'appui l'enfermement (lui en prison un temps, elle dans ce musée pour une nuit) ; et à citer beaucoup des auteurs qui l'ont manifestement aidée à construire son identité d'écrivaine. Au début, j'ai été déroutée, parce que je n'avais pas vu que ce livre appartenait à une série de livres qui ne sont pas des romans. Puis j'ai suivi le mouvement, comme on écoute quelqu'un qui nous raconte une expérience un peu étonnante, originale, qui nous fait partager une petite introspection aussi, dans une langue précise, juste, fluide, très factuelle et posée, comme à son habitude. J'ai trouvé le livre agréable, sans le trouver génial. Beaucoup de citations, d'érudition, de connaissance en arts aussi, quoi qu'elle en dise (modestie réelle, manque de confiance en soi ou coquetterie ? peu importe), on se promène avec elle dans Venise puis au musée, avec l'impression de discuter, alors que bien sûr il n'y a qu'elle qui a la parole. Au final, j'ai trouvé, du coup, que c'est un presque-roman, dépaysant comme une balade avec une amie dans une ville inconnue, une amie qui aurait eu besoin de parler un peu, et qu'on écoute. Avec elle on rit, on sourit, on s'étonne, on fait les yeux ronds "non ? Vraiment ?!", on marche, on regarde, on observe, on reçoit son point de vue, ses analyses, on entend ses avis, et on écoute ses anecdotes.

Un bon moment de lecture dont je sors comme d'un long après-midi avec une copine, et l'impression de mieux connaître cette auteure.

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Le parfum des fleurs la nuit, Leïla Slimani, 2021, 152 pages