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Chez Plouf
15 juin 2021

Malamute, de Jean-Paul Didierlaurent

lu 2021 06_jean-paul didierlaurent_malamute

 

L'histoire : 1976 : Pavlina et son mari Dragan arrivent pour s'installer sur les hauteurs de La Voljoux avec leurs 4 malamutes.

Aujourd'hui : Germain, vieux veuf, vit seul sur les hauteurs de La Voljoux. Pour garder un oeil sur lui, sa fille Françoise s'est arrangée avec un petit-neveu, Basile, qui est dameur sur la station pendant la saison hivernale. Bientôt, dans la maison à côté, s'installe Emmanuelle.

Nous allons suivre en parallèle ce qu'il s'est passé en 1976, et ce qui arrive maintenant.

 

Mon avis : une histoire plutôt sympathique, et un roman très riche. Des paysages bien décrits, on s'y croirait et c'est très agréable ce petit tour en montagne en plein hiver ; des personnages plutôt faciles à comprendre, consistants ; une écriture fluide, bienveillante, douce, presque sage, qui fait tout le charme des livres de JPDL ; un peu de suspens, de l'aventure, de l'action, des sentiments, un peu d'humour, du présent et du passé. Autant dire de très très bons ingrédients, bien dosés. Certains aspects de l'histoire sont assez prévisibles, mais ça ne gâche en rien le plaisir de les lire. Le portrait des villageois est impitoyable et savoureux, aussi bien en 1976 que maintenant, acide à souhait sans en avoir l'air, un régal qui m'a plusieurs fois bien fait sourire (jaune parfois).

En bref, j'aurais dû/pu faire une critique dythirambique de ce roman facile à lire, un vrai bon roman de détente et d'évasion. SAUF qu'il y a la fin, à vomir en deux couches, façon double effet kiss kool. D'abord une première fin, qui est à moitié une surprise, sans plus, et why not. Puis une deuxième fin, avec une réaction d'un personnage qui, pour le coup, m'a laissée perplexe et un peu vaseuse. Une fin crédible cependant, logique aussi, bien construite, et qui se veut une happy end d'une certaine façon, mais avec un vieux relent de culture du viol, de prétextes macho ordinaires de merde et de mépris des femmes qui ne se veut surtout pas tel (bien sûr), le tout saupoudré d'un soupçon d'omerta, qui ont lourdement entaché la fin de ma lecture. Parfois, j'ai le sentiment que les auteurs ne se rendent pas toujours compte de ce qu'ils perpétuent, de ce qu'ils véhiculent, et de comment ils le font. Oser faire une happy end sauce bienveillance universelle mal digérée de ces réactions qui sont ni plus ni moins que gerbantes et complices, ça a un poids et un sens. Dommage. J'avais beaucoup aimé tout le livre jusqu'aux toutes dernières pages, dont certains mots et certaines idées, vous l'aurez compris, ont vaiment du mal à passer. Pas les faits décrits, mais bien les façons de les présenter et d'en défendre/ justifier/ excuser certains. Alors on me dira que c'est lié à mon histoire perso, blablabla, oui et alors ? C'est aussi celle, ordinaire, d'une majorité de femmes. Ca ne justifie rien, et ça ne déresponsabilise en rien des choix littéraires. Au contraire.

 

En tout cas, merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions du Diable Vauvert pour cet envoi. Je suis critique, mais je ne regrette pas de l'avoir lu.

 

***

Malamute, Jean-Paul Didierlaurent, 2021, 354 pages

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