La vie secrète des écrivains, de Guillaume Musso

L'histoire : Nathan Fawles, célèbre écrivain qui a défrayé la chronique grâce à 3 romans, s'est soudain retiré de la vie littéraire et médiatique il y a 20 ans, en pleine gloire, à 35 ans. Il vit depuis lors sur l'ïle Beaumont, en Méditerrannée. Quiconque cherche à s'en approcher est reçu à coups de fusil. Pourtant, le jeune Raphaël Bataille, écrivain en herbe, qui s'est débrouillé pour se faire embacher sur l'île de son idole, va tenter le coup. Et il ne sera pas le seul...

Mon avis : un excellent roman. Pour la forme, petite mise en abîme toujours amusante du roman dans le roman, une écriture fluide (évidemment, on parle de Guillaume Musso), un rythme parfait ; et pour le fond, un suspens captivant, même si on devine d'avance au moins une partie de la résolution de l'énigme. Les personnages sont consistants à mon goût, du genre qui me fait penser à eux même en dehors de mes moments de lecture. Et vraiment l'histoire est chouette, on se demande un moment où il veut nous emmener, on se promène sur l'île (fictive), on imagine, et on se laisse très vite embarquer. En plus, tout tient debout, ce qui n'est pas si fréquent. Au passage, quelues références littéraires agréables, des petites piques au monde éditorial, des clins d'oeil. Je me suis régalée !

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Comme Margaret Atwood, je pense que vouloir rencontrer un écrivain parce qu'on aime son livre, c'est comme vouloir rencontrer un canard parce qu'on aime son foie gras.

- La planète est devenue une fournaise, de grandes parties du monde sont à feu et à sang, les gens votent pour des fous furieux et s'abrutissent devant les réseaux sociaux. Ca craque de partout, alors...

- Je ne vois pas le rapport.

- Alors je crois qu'il y a des choses plus importantes que de savoir pourquoi, il y a vingt ans, Nathan Fawles a cessé d'écrire.

C'est Julia qui lui avait révélé le pouvoir magique de la lecture. C'est elle qui, pendant longtemps, lui avait conseillé les titres susceptibles de lui plaire : polars, romans historiques et d'aventure. Il n'était pas toujours évident de rentrer dans l'histoire, mais lorsqu'on avait trouvé le bon livre, celui qui était fait pour nous, celui dont on savourait les détails, les dialogues, les pensées des personnages, c'était la grande évasion. Oui, c'était mieux que tout, vraiment. Mieux que Netfllix, que les matchs de basket des Hawks, et que toutes ces vidéos débiles qui circulaient sur les réseaux et vous transformaient en zombies.

Le signe mathématique ÷ pour signifier la division s'appelle un obélus.

Je ne l'ai pas compris tout de suite, mais les livrs ne sont pas toujours des vecteurs d'émancipation. Les livrs sont aussi facteurs de séparation. Les livres n'abattent pas seulement des murs, ils en construisent. Plus souvent qu'on ne le croit, les livres blessent, brisent et tuent. Les livres sont des soleils trompeurs. 

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La vie secrète des écrivains, Guillaume Musso, 2020, 375 pages (poche)