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Chez Plouf
13 avril 2020

Providence, de Valérie Tong Cuong

lu 2020 04_valerie tong cuong_providence

L'histoire : je ne vais rien en dire, la quatrième de couverture étant d'une rare perfection et en disant juste ce qu'il faut sans en dire trop... (ceci dit, je ne l'avais pas lue avant d'entamer le roman, choisi uniquement parce que j'apprécie l'auteure, peut-être ne garde-t-elle pas assez de surprise)

 

Mon avis : un livre étonnant sous des dehors presque ordinaires. "Presque" odinaires, parce que c'est quand même très bien écrit, bien mieux que la moyenne, et que la construction globale du roman est assez inhabituelle. Par exemple ce choix d'un début avec des destins très différents et séparés et des premiers chapitres auto-suffisants, m'a fait me poser la question d'un recueil de nouvelles... Avant que je comprenne que tout cela allait se rejoindre. Un pur régal de lecture ! "Etonnant" aussi par la façon d'aborder les choses, de nous amener à nous dire "mais oui ! Bien sûr ! Quel concours de circonstances !" est très habile. Des enchaînements crédibles, subtils, qui au final construisent quelque chose à quoi on pourrait donner un sens global. Et puis les personnages sont consistants, vraiment, on aimerait les connaître, on se dit que peut-être on les a croisés sans le savoir. 

Donc voilà un excellent livre de détente, qui donne la pêche, l'envie de croire en un monde meilleur, de croire que les gens ont bon fond et que le destin vient au secours des meilleurs, même quand ils sont discrets. Bref, un livre d'humanité, bien écrit, sans prétention, et qui fait du bien. 

 

***

Il se plaint de mes absences. il préfèrerait que je sois au RMI et à la maison, dit-il, plutôt qu'au SMIC et au bagne. Ces mots-là dans son vocabulaire, à douze ans tout juste, je me demande si c'est bien normal.

 

Inspire encore, Albert. Tu ne vas pas crever maintenant, non ? Tu as sûrement mieux à faire, mon gars. Il y a dix minutes, tu te sentais seul au monde ; désormais, tu sais que tu l'es. Les paramètres viennent de changer.

 

J'ignore ce que Libby préfère chez moi, le carnet d'adresses, le compte en banque ou l'amour infini que je lui porte. Elle me répète souvent que je lui suis indispensable, sans préciser à quel titre. Prudent par nature, je me garde bien d'enquêter sur le motif.

 

Il a essayé de me convertir, mais la lecture, c'est pas mon truc. Mon histoire me suffit, je n'ai plus la force d'entrer dans celle des autres.

 

Où donc était passée ma fierté ? Où état l'enfant blessée qui sauta autrefois dans le vide sans crainte et sans regret ? Combien de temps encore serais-je capable de me mentir avec autant d'aplomb ?

 

***

Providence, Valérie Tong Cuong, 2008, 224 pages

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