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Chez Plouf
27 avril 2019

Continuer, de Laurent Mauvignier

lu 2019 04_laurent mauvignier_continuer

L'histoire : Sibylle et son fils Samuel, qui habituellement vivent à Bordeaux, sont au Kirghizistan, à cheval. L'ambiance entre eux est tendue, dure, comme leur environnement parfois, même si ici, l'hospitalité n'est pas un mot creux. Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi ? Nous allons à la fois comprendre leur histoire, et plonger avec eux dans ce monde si différent du leur, qui va les amener à changer, comme une dernière chance radicale.

 

Mon avis : un livre très agréable à lire, même si j'ai eu la sensation de rester à la surface, qu'il manquait un petit quelque chose pour que j'y plonge vraiment. Peut-être parce que la première moitié a mis un peu de temps à démarrer. Comme on n'a pas tous les éléments du passé de Sibylle, même si on le devine tragique, on ne peut pas comprendre toutes les réactions, les états de fait. A la fois c'est bien, parce qu'on a envie de comprendre (et ça sera le cas sur la fin), et c'est dommage parce que du coup, on a du mal à s'impliquer à ses côtés, à la rendre aussi consistante qu'on aime voir un personnage. Mais, dans le fond, on est dans la même situation que son entourage, qui n'en sait pas plus que nous, lecteur, sur la vie passée de Sibylle, et du coup on comprend ainsi mieux l'ensemble, le gâchis monumental que peut représenter le roman et sa vie. Et en même temps, c'est un fol espoir : même là, la vie peut renaître, éclater comme une éclosion de printemps, soudaine et magnifique. C'est un beau roman en soi, aussi un peu un roman initiatique, qui prend toute sa saveur à partir de la deuxième moitié, toujours très parallèle à la vie de l'héroïne. Bien joué !

 

***

Quelques extraits...

 

Le plus souvent elle oublie, mais parfois ça revient : une bouffée de honte. Elle n'éprouve même pas un vague sentiment de tendresse, de pitié amusée, de reconnaissance pour la jeune femme qu'elle a été, qui avait cru qu'on peut vivre et accomplir des choses plus grandes que nous. Non. Pas de sentiments, pas de pitié - juste la honte, el dégoût, le mépris de soi.

 

[...] il voit que son fils est ailleurs, et que non, finalement, on n'est peut-être pas définitivement ce que l'on est.

 

- Si on a peur des autres, on est foutu. aller vers les autres, si on ne le fait pas un peu, même un peu, de temps en temps, tu comprends, je crois qu'on peut en crever. Les gens, mais les pays aussi en crèvent, tu comprends, tous, si on croit qu'on n'a pas besoin des autres ou que les autres sont seulement des dangers, alors on est foutu. Aller vers les autres, c'est pas renoncer à soi.

 

***

Continuer, Laurent Muavignier, 2016, 240 pages

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Commentaires
P
Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? C'est cette phrase qui m'avait attirée comme un aimant...
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