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Chez Plouf
25 février 2019

Paris-Austerlitz, de Rafael Chirbes

lu 2019 02_rafael chirbes_paris-austerlitz

L'histoire : notre narrateur, jeune Espagnol issu d'un milieu bourgeois, se remémore son histoire avec Michel, un ouvrier français bien plus âgé que lui, au moment où celui-ci se meurt...

 

Mon avis : un livre captivant. Superbement bien écrit, court et rapidement lu. La structure narrative est à la fois fouillie et magistralement maîtrisée, les vas et viens incessants entre le présent et le passé ne nous perdent jamais, on comprend les pensées du narrateur, son monologue qui part dans tous les sens est en réalité très cohérent, et tout ça confère au roman un côté très intime. On est vraiment dans le souvenir, on suit le flux des détails de cette histoire d'amour qui reviennent par bribes, on comprend comment l'amour entre eux est né, a vécu, est mort, pourquoi aller le voir à l'hôpital est compliqué, on saisit la complexité de leur relation, que leur grande différence d'âge et de milieu social ne fait qu'amplifier. Là où j'ai eu plus de mal, c'est que comme je n'ai pas trouvé les personnages très sympathiques, l'absence de narration à proprement parlé, de récit structuré comme tel, et l'absence de toute forme d'évocation de sentiments ou d'émotions autrement qu'en quelques mots froids avec une énorme pudeur, m'ont un peu laissée sur ma faim (pudeur, c'est à noter au passage, qui n'existe pas pour tout : il y a par exemple de nombreux détails de scènes sexuelles très crus), et, comme l'amie du roman, je me demande aussi si c'était bien une histoire d'amour ou une histoire de dépendance (matérielle et affective selon de quel côté on se place) et de sexe... En tout cas, un roman courte, mais une histoire riche, complexe, crédible.

 

***

 

Mon père avait des armes plus dangereuses que la ceinture et les poings : l'argent, les entreprises, l'héritage, la manière d'être et d'être au monde, tout ce dont on se fout jusqu'à ce qu'on le perde.

 

***

Paris-Austerlitz, Rafael Chirbes, 2015, traduit de l'espagnol par Denise Laroutis, 123 pages

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