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Chez Plouf
4 octobre 2018

Partir, de Tina Seskis

lu 2018 10_tina seskis_partir

(ne vous fiez pas aux critiques de la quatrième de couverture, ni au sous-titre de l'édition française, qui disent absolument n'importe quoi. Ca n'est pas du tout un thriller, même psychologique, tout au plus un roman un peu noir ; et la question de savoir si on a rêvé de tout quitter n'a rien à voir avec le roman, mais alors vraiment nawak quoi ! bref)

 

  L'histoire : nous commençons le roman dans le train que prend Emily Coleman pour fuir sa vie, et en construire une nouvelle, ailleurs, autrement, sous le nom de Cat Brown. Pourquoi ? Comment ? Jusqu'à quand ? Nous n'en savons rien encore, mais ça viendra... 

 

Mon avis : mitigé, parce que j'ai aimé et pas aimé, et aussi catégorique, mais je ne sais pas dans quel sens : j'ai détesté et adoré... En tout cas, donc, ça ne m'a pas laissée indifférente, et c'est bien là le plus important ! 

J'ai aimé :

- le style très agréable, fluide.

- me faire balader sur la compréhension du pourquoi cette fuite. Tout le roman est structuré pour nous égarer tout en étant totalement transparent (ça c'est fort !), alors on échafaude des plans, on a des idées, mais alors vraiment pas un seul instant la vérité ne m'est venue, même si certains détails m'évaient effleuré l'esprit.

- la structuration du récit, très soignée, qui alterne des chapitres à la première personne et au présent, racontés par Cat (ou Emily), et des chapitres à la 3ème personne, dans le passé, ou ailleurs, bref pour voir d'autres points de vue. Et l'ensemble est toujours clair, éclairant même, arrive au bon moment, etc. Bref : très très bien construit, on sent qu'on peut se laisser porter par le roman, l'auteur nous emmène, et sait par où passer. C'est d'autant plus bluffant que c'est un premier roman !

- les personnages, plutôt attachants même si on ne se les représente pas toujours super bien.

Je n'ai pas aimé :

- le roman ne devient prenant qu'un peu après le milieu, c'est loooooong. Tout le début décrit sa nouvelle vie, un peu sordide, et très ennuyeuse, et où pourtant on ne perçoit pas assez son changement intérieur, sa glissade sur la mauvaise pente, donc à la fois trop délayée et trop vite expédiée sur l'essentiel.

- la fin après la "vraie" fin, limite niaise, trop rapide, pas bien expliquée, un peu bâclée. Je n'ai pas compris pourquoi une "deuxième fin" en quelque sorte était nécessaire, un épilogue rapide aurait suffit, ou alors il fallait développer vraiment. Bref, un peu une fin le cul entre deux chaises. Mais c'est pas grave parce que la "vraie" fin, celle où on comprend tout, est vraiment vraiment top !

 

***

Un extrait, pas représentatif, mais c'est le seul que j'ai pensé à noter...

 

Nous nous asseyons dans le fond, près d'un mur tapissé de grosses fleurs, sur des chaises brillantes identiques, et nous écoutons une musique parfaitement aseptisée. Je regrette les vrais cafés avec leurs vieilles plaque publicitaires Martini, leurs tables dépareillées, leurs éternelles bougies fichées dans des goulots de bouteille, même si ça fait ringard. Pourquoi le monde est-il devenu un espace hygiénique, homogénéisé, ennuyeux ? Je pourrais être n'importe où, à Londres, à Manchester, à Prague.

***

Partir, Tina Seskis, 2013,

traduit de One step too far par Florianne Vidal, 2015,

432 pages (poche)

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