La bibliothèque des cœurs cabossés, de Katarina Bivald
L'histoire : pour une fois, la 4ème de couverture est parfaite, donc je ne résume pas autrement le point de départ.
Mon avis : j'ai mis un temps fou à "entrer" dans ce livre, environ 180-200 pages. Ecriture fluide mais un peu plate (trop appliquée, voire scolaire), histoire qui peine à démarrer et se perd en détails inutiles et ennuyeux, j'avoue que j'ai un poil ramé, même si je voulais le lire parce que plusieurs amies m'en avaient dit grand bien, avec parfois même un enthousiasme débordant.
Une fois entrée dans l'histoire, en effet je me suis bien amusée, même si c'était un peu convenu et attendu, c'était distrayant. Les personnages, très stéréotypés (j'aime ça, c'est reposant, on sait où on est ), forment une palette sympathique, mais les deux principaux protagonistes sont particulièrement énervants et peu crédibles tant leur manque de confiance en eux est artificiel et exagéré sur le plan sentimental comparé à leurs actions dans tous les autres domaines. Je sais bien que ce type de personnalité manquant de cohérence globale existe réellement, mais là, deux dans le même roman, poussés à ce point à autant d'occasions successives te rapprochées, c'était un poil too much pour moi pour que j'accroche. Pour autant, même si j'ai l'air de ne faire que critiquer, j'ai bien aimé ce livre (à partir du presque milieu, donc), mon côté midinette a été comblé par cette histoire qui donne envie de voyager, d'aller voir ailleurs si on y serait à sa place, de connaître ces personnages, de les sentir. Quelque part, une jolie histoire d'amour entre une jeune fille sage et un peu coincée et un village entier, qu'elle décoince, justement, par sa seule présence et l'exotisme innocent de cette présence à un moment charnière.
Encore un livre qui ferait croire que le monde pourrait être simple, une rêverie en quelque sorte, c'est ce dont j'avais besoin ces derniers temps, et celui-là était très bien pour ça, il se peut même que je lise la suite prochainement.
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Feuilletons l'incipit et quelques extraits...
p.124 : Dans beaucoup de lieux du Middle West, la survie devient une espèce de test darwinien perverti, où seuls les plus cinglés s'en sortent. ce qui ne les tuait pas les rendait pus bizarres.
p.427 : L'amour doit-il toujours être passionnel comme une putain de grippe ? De la fièvre, des hallucinations, des douleurs et aucun antalgique qui fonctionne ?
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Et comme la couverture (signée Constance Clavel) me plaisait beaucoup...
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La bibliothèque des coeurs cabossés, Katarina Bivald, 2013,
traduit du suédois (Läsarna i Broken Wheel rekommenderar) par Carine Bruy, 2015,
482 pages (édition brochée)