Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, de Patrick Modiano

L'histoire : alors qu'il est  tranquillement chez lui, Jean Daragane reçoit un appel téléphonique pour un prétexte ordinaire : quelqu'un a trouvé le carnet d'adresses qu'il avait perdu. A partir de là, un lien très étrange va se tisser, et faire refluer des souvenirs enfouis sur une mystérieuse affaire vécu par Daragane il y a fort longtemps...

Mon avis : je suis entrée dans ce livre dès la première phrase, le style est entraînant, plutôt simple. Pour l'histoire, instantanément j'ai été extrêmement curieuse de comprendre, du coup j'ai lu le livre quasiment d'une traite, en quelques heures, captivée... et terriblement déçue de ne pas avoir la clé du mystère initial, même si on a celle d'un autre mystère, et que tout ce qu'on apprend sur Daragane est intéressant. Daragane est un personnage avec lequel on a à la fois une certaine familiarité, et qui impose de la distance, c'était très agréable de l'accompagner dans ces divers épisodes de sa vie, à toutes les époques, et de remonter le temps, parfois de manière un peu désordonnée, brouillonne, comme l'esprit sait être brouillon quand il cherche dans les archives de sa mémoire. Et au final, quoi qu'on sache et apprenne, c'est ambivalent, comme Daragane : on a compris certaines choses, pas d'autres, et finalement, passé comme présent gardent jalousement leur mystère, dense et compact. Tout ce qu'on a retracé, ce sont des faits, jamais des motivations, les pourquois restent sans réponse. La vie.

Un très agréable bouquin, même si je pense qu'il ne me laissera pas de traces indélébiles. 

Pour ma part, n'ayant jamais lu Patrick Modiano avant, j'ai voulu commencer par un livre court, et je pense que j'en emprunterai un plus consistant bientôt.

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Feuilletons l'incipit et quelques pages au hasard...

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Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, Patrick Modiano, 2014, 146 pages

Prix Nobel de littérature 2014