Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Plouf
16 novembre 2015

La première chose qu'on regarde, de Grégoire Delacourt

livre_gregoire delacourt_la première chose qu on regarde_2015 11

L'histoire : après une enfance terrible, Arthur est mécano dans un bled perdu du Nord. Un soir, Scarlett Johansson débarque chez lui...

 

Mon avis : voilà une histoire totalement invraissemblable... mais qui répond tellement à certaines rêveries qu'on saute dedans à pieds joints avec délectation ! Du moins ça a été mon cas, faut croire que c'était le bon moment ! J'aime beaucoup l'écriture simple et fluide, avec néanmoins du vocabulaire précis et recherché, de Grégoire Delacourt. Ici en prime, l'histoire est à la fois jubilatoire et dramatique, ça secoue des émotions très fortes pour peu qu'on aie envie de se laisser porter. Vite lu (2 jours pour moi), c'est un petit intermède délicieux, qui commence comme un jeu et se termine autrement. Alors on me dira que ça brasse des bons sentiments, des grandes idées mises à disposition du vulgum, et je dirais : OUI, et notre monde malade en a tellement besoin que c'est indispensable, quoi qu'en disent les esprits chagrins !

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

[le héros vient de lire un poème]

Il n'y eut aucun mot qu'il ne compris pas mais leur ordonnancement l'émerveilla au plus haut point. Il eut alors un sentiment confus selon lequel des mots qu'il connaissait, emperlés d'une certaine manière, étaient capables de modifier la perception du monde. Saluer la grâce ordinaire, par exemple. Ennoblir la simplicité.

 

Les nouvelles rencontres, en tout cas celles qui semblent importantes, font toujours cet effet : on n'a pas sommeil, on voudrait ne plus jamais dormir, se raconter sa vie, toute sa vie, partager les chansons qu'on aime, les livres qu'on a lus ; l'enfance perdue, les désillusions de cet espoir, enfin ; on voudrait s'être toujours connus pour s'embrasser, s'aimer en connaissance de cause, en confiance, et se réveiller au matin en ayant l'impression d'être ensemble depuis toujours et pour toujours ; sans la peine amère de l'aube.

 

Elle ne perd pas la tête, répliqua sèchement Jeanine Foucamprez. Sa tête est remplie de choses magnifiques pour lesquelles elle ne trouve pas les bons mots. C'est tout.

 

Ainsi il y aurait un cycle du don. Un frisson d'éternité. On reçoit, on donne. Arthur lui avait offert le rire d'un enfant et elle était devenue cette survivante magnifique. A son tour elle apportait la paix à la mère inconsolée, qui elle-même transmettrait la possible tendresse du monde aux habitants du merisier, au vent, aux forêts, aux poussières qui nous composent. L'amour ne se perd jamais.

 

***

La première chose qu'on regarde, Grégoire Delacourt, 2013, 215 pages (version poche)

Publicité
Publicité
Commentaires
P
C'est le bon moment pour sauter à pieds joints dans l'imaginaire.
Répondre
M
l'amour ne se perd jamais<br /> <br /> Si simple mais quelle belle phrase
Répondre
Publicité
Newsletter

zz_258

Derniers commentaires
Publicité