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Chez Plouf
5 septembre 2015

Amours, de Léonor de Récondo

livre_leonor de recondo_amours_2015 09

L'histoire : je ne saurais mieux dire que la 4ème de couverture, que je vous invite à lire ci-dessus, donc (clic sur l'image pour l'agrandir).

 

Mon avis : un régal ! Bien écrit, vite lu, on retrouve, dans une langue moderne sobre, l'ambiance des années de début de XXème siècle, cette période charnière pour bien des choses. Amours, condition sociale, plusieurs thèmes sont effleurés de loin, uniquement par le biais de l'histoire singulière de cette famille, crédible sous certains aspects, improbable sous d'autres. On est libre d'y réfléchir ou de simplement se laisser porter par l'histoire, passionnante. On s'attache rapidement à ces personnages facile sà décoder, qui jouent cette bluette en sépia. Une jolie petite réussite littéraire, un livre léger, à peine nostalgique, qui se lit très vite, le coup de coeur actuel de certains libraires (c'est comme ça qu'il est arrivé jusqu'à moi), coup de coeur tout à fait mérité ! Pas le chef d'oeuvre du siècle, mais un très bon moment de lecture de loisirs.

 

***

Feuilletons quelques extraits (peu de points saillants, c'est plus le flot de l'histoire qui importe)

 

Victoire s'est levée et a pris un livre dans les rayonnages : Madame Bovary. C'est le premier livre qu'elle a lu après son mariage. Sa mère lui en avait toujours interdit la lecture, la jugeant trop inconvenante pour une jeune fille. Elle s'était donc empressée de l'acheter à peine mariée, et l'avait dévoré. Même si elle trouvait cette Bovary un peu sotte, elle s'était délectée à suivre sa dépravation. Quand elle en avait entamé la lecture, sans le salon, Anselme l'avait regardée avec des yeux ronds : "Comment peux-tu lire ces balivernes ?" Il avait même ajouté : "Ce livre est un ramassis de merde !" Elle en rougit encore. Oui, il avait bien dit cela. Victoire feuillète le livre. Pauvre Emma, pense-t-elle. A moi, il ne m'arriverait jamais des choses pareilles. Ma vie a plus de tenue, plus de sens.

Ses yeux flânent d'une page à l'autre et s'arrêtent, médusés, sur ce passage :

Avant qu'elle se mariât, elle avait cru avoir de l'amour ; mais le bonheur qui aurait dpu résulter de cet amour n'étant pas venu, il fallait qu'elle se fût trompée, songeait-elle. Et Emma cherchait à savoir ce que l'on entendait au juste dans la vie par les mots de félicité, de passion et d'ivresse, qui lui avaient paru si beaux dans les livres.

Un étrange frisson lui parcourt l'échine. Elle referme aussi sec le livre. Anselme avait raison.

°

Sa mère, jusqu'à son mariage, lui avait interdit d'avoir une glace. Elle n'avait, pour sa toilette, que l'usage d'un petit miroir accroché au mur, certes doré et de jolie facture, mais qui ne reflétait d'elle que son visage. Adolescente, elle remarquait bien que son corps changeait. Ele montait alors sur une chaise pour voir ses seins qui enflaient.

Pendant très longtemps, elle n'avait eu qu'une image fragmentée d'elle-même, une mosaïque avec en bruit de fond la rengaine maternelle qui lui disait que le corps était sans importance, et que l'on en faisait bon usage que lorsqu'on était enceinte.

°

" La différence entre toi et moi, c'est qu'on ne m'a jamais menti, j'ai toujours su que ce serait difficile... "

 

***

Amours, Léonor de Récondo, 2015, 276 pages (version brochée)

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Commentaires
M
J'ai lu plusieurs livres dans cette édition et en général je ne suis pas déçue. Celui-ci m'a tout l'air passionnant. Je t'en recommande un également qui parle d'une femme qui découvre un secret peu de temps après la mort de sa grand-mère. Il se nomme : "Sous la tonnelle" de Yam Yared. Merci pour ce partage ! Bon dimanche !
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P
J'en entends parler, je passe devant souvent et rien pour l'instant. Peut être pas le bon moment
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