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Chez Plouf
1 mai 2014

Eldorado, de Laurent Gaudé

livre_laurent gaudé_eldorado

L'histoire : D'un côté, nous avons le commandant Salvatore Piracci, qui habite Catane et travaille depuis 20 ans sur une frégate à récupérer les clandestins pour les mener à Lampedusa. Ce jour-là, il rencontre une femme qu'il a "sauvée" il y a bien des années... Mais il ne sait pas tout de son histoire, et le découvrir va changer sa vie.

D'un autre côté, nous avons Souleiman et son frère, qui s'apprêtent à partir, à quitter leur vie, leur quartier, leur pays, pour le bien de leurs futurs petits-enfants, pour le rêve européen... Et pour qui les choses ne se passeront pas tout à fait comme prévu.

 

Mon avis : comme d'habitude, l'écriture de Laurent Gaudé est magistrale, somptueuse, grandiose ! La force avec laquelle passent les émotions, sa capacité, en quelques mots, à nous faire sentir la chaleur, la poussière, le poids de l'humidité, l'ambiance générale et les émotions de chaque personnage me laisse encore toute secouée et époustouflée, comme à chacun de ses livres. Tout en campant encore et encore l'homme comme le héros, fier et debout. Ici, l'histoire est en prime très touchante, évidemment, puisque les migrants de Lampedusa ne sont pas juste des personnages de romans ou des héros que le temps a légendifiés, mais bien des hommes qui souffrent quotidiennement, aujourd'hui, là, maintenant et pas loin. Un livre sublime.

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits (même si avec Gaudé, je suis souvent trop captivée pour noter)...

 

page 29 : Il essaya de mesurer la colère qu'il devait y avoir en elle et il sentit qu'elle était au-delà de toute mesure. Et pourtant, durant tout son récit, elle ne s'était pas départie de la pleine dignité de ceux que la vie gifle sans raison et qui restent debout.

 

page 46 : Nous allons quitter les rues de notre vie.

 

page 71 : Le commandant serra les dents. Il connaissait ce genre de situation. Il en avait déjà vécu. Mais jamais il n'avait pu s'habituer à cette tension de l'urgence. Avec les années, il avait appris à garder son calme vis-à-vis de ses hommes. Il semblait parfaitement serein et maître de ses nerfs, mais au fond, il était ce soir comme à vingt ans : bouillonnant de rage, de peur et d'excitation. Et il monta à bord de la frégate avec la même nervosité que lorsqu'il était jeune homme, conscient qu'un combat allait se jouer et que les hommes, sur le dos bombé de la mer, ne sont rien.

 

page 233 : Le dieu des émigrés veillait sur lui. Cela le rendait sûr de lui sans vanité, et courageux sans arrogance.

 

***

Eldorado, Laurent Gaudé, 2006, 238 pages

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Commentaires
P
Je reconnais que le style de Laurent Gaude est grandiose mais je n'arrive pas à rentrer dans son univers, dommage, ce sera pour plus tard.
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