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Chez Plouf
11 janvier 2014

Le petit bonnet de laine rouge, de Catherine Ecole-Boivin

livre_catherine ecole-boivin_le petit bonnet de laine rouge

L'histoire : La Hague, milieu des années 40. Margriette est une petite fille de 6 ans grandie sans son père, retenu dans un camp de prisonniers en Allemagne, dans des conditions difficiles. Son retour ne va pas de soi, n'est simple et fluide pour personne. Finalement, Margriette finira de grandir sans sa mère, cette fois... De difficultés en désillusions, de petits bonheurs en grandes galères, on suivra la vie de Margriette jusque dans les années 60, entre la pointe normande et le pays lauragais...

 

Mon avis : après un peu de mal à entrer dans le style et l'histoire, je me suis totalement prise dans les filets de la vie de Margriette, et très attachée aux personnages très crédibles et consistants de ce roman. Ces gens, je les connais, je sais ce qu'ils ont dans le coeur, ce qui les fait tenir debout, je connais la rudesse bourrue qui cache mal leur fragilité. Leur histoire, tragique, belle, dure et douce, elle est là, pas si loin... Vraiment j'ai beaucoup aimé ce roman, mi-roman de terroir, mi-saga familiale, raconté avec une simplicité à la limite de la froideur (c'est bien : le pathos serait inutile, la vie se suffit à elle-même), presque trop factuel (c'est ce qui m'a donné un peu de mal pour m'y laisser haper au début). La fin, qu'on voit pourtant venir depuis longtemps, a été pour moi un grand moment de jubilation. C livre n'a qu'un défaut : trop coooooourt !!! Gniiiiiii, je voudrais savoir la suite de la vie de ses protagonistes, vivre encore un peu à leurs côtés autour d'un verre, discuter encore un peu en allant à la traite... Pourvu qu'un deuxième tome soit en prévision, j'ai hâte !!!

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

incipit : Margriette, une fillette de six ans, rousse, fine, énergique, passe sa journée à imaginer son père.

 

page 60 : La guerre a pris fin. Elle s'éloigne, laissant à vif ses fissures béantes et sa sauvagerie, jusqu'à l'asphyxie.

 

page 75 : - Tu crois que quand on est aprti on revient un jour ?

- Bien sûr, on est là, on dort tous les deux dans les lits où nos mères nous ont donné naissance. Tant que t'as de la terre sous tes semelles, peu importe le pays, t'es chez toi. 

- Je suis paysan, c'est ça.

- Oui, c'est le pays qui te dit si t'es chez toi, pas les hommes qui y vivent. C'est la terre qui commande, tu la gâches, elle t'en chassera ou chassera tes fils.

(note de Plouf : c'est bien un raisonnement de Normand ça, pfff)

 

pages 114-115 : - C4est pour ça que dans La Hague on enterre le cordon ombilical des nouveaux-nés sous un noisetier, et qu'en vieillissant les gens d'ici deviennent ligneux et crochus, comme leurs haies, courbés par les visages de tempêtes tellement violentes pareilles à celles qui suivant les saisons nettoient tout.

- Tu me racontes des histoires, Mulette ?

- Non, ma fille, les tempêtes passent comme passe la vie. Nos habitants sont attachés par le cordon à leur terre, qui les y ancre, et personne ne les en détache, ils sont amarrés à leurs champs.

 

page 270 : Peu à peu il devient ce pays, il mange ce pays, il regarde et respire ce pays. Il ne se pose pas la question de savoir qui il est, il est là.

***

Le petit bonnet de laine rouge, Catherine Ecole-Boivin, 2013, 286 pages

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Commentaires
V
Il a l'air super ce livre.
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