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Chez Plouf
4 août 2013

Dewey, de Vicki Myron

livres_dewey

L'histoire : en 1988, en plein hiver, un chaton frigorifié est trouvé dans la boîte à livres de la bibliothèque de Spencer, Iowa, Etats-Unis. La bibliothèque décidera de le garder, et le nommera Dewey (nom de la classification internationale utilisée en bilbiothèque) Readmore Books. Vicki Myron, mère célibataire d'une petite fille, était à l'époque la directrice de cette bibliothèque, et le restera jusqu'à après la mort de Dewey, à 19 ans. Ce livre est le récit de la vie de Dewey mais aussi de son influence sur les gens qui l'ont croisé, et sur Spencer.

 

Mon avis : j'avais entendu parler de Dewey dans un reportage télé il y a quelques années (Dewey était très vieux mais encore en vie), et l'histoire de ce chat m'avait marquée, alors quand j'ai croisé ce livre chez Emmaüs, j'ai bondi dessus ! Et je ne regrette pas : l'histoire est bien racontée, on entre dans la vie de Dewey mais aussi dans celle de Vicki, dans l'histoire rurale de l'Iowa, la fierté paysanne, le style est fluide, ça coule tout seul, c'est facile à lire sans être simpliste. Et puis il y a Dewey, attendrissant, qu'on aime aussi ! La fin est bien entendu bouleversante (sortez vos mouchoirs !), mais on en sort heureux d'avoir mieux connu Dewey à travers ce livre plein d'amour. Vraiment un très chouette bouquin pour les amoureux des chats.

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

incipit : Au centre des Etats-Unis, entre le Mississipi à l'est et les déserts de l'Ouest, s'étend un haut plateau couvrant plus de mille kilomètres.

 

page 67 : La taille est une affaire de perspective. Pour un insecte un plan ou même un épi de maïs peut représenter tout l'univers. Pour Dewey, la bibliothèque de Spencer était un labyrinthe qui le maintenait dans un état de fascination permanente [...]

 

page 114 : David passa son bac un an avant moi et partit étudier à l'université à cent kilomètres de là, à Mankato, Minnesota. Je m'étais dit que je le suivrais. Lorsque je mentionnai mes projets à mon conseiller d'orientation, il me répondit : "Ne t'occupe pas de l'université. Tu vas te marier, avoir des enfants, et laisser un homme prendre soin de toi." Pauvre type. On était en 1966. L'Iowa rural. Ce fut le seul conseil que je reçus jamais.

 

page 122 : L'une de mes héroïnes, le Dr Charlene Bell, dit que tout le monde possède une échelle de douleur qui va de zéro à dix. Personne ne décide de changer avant d'avoir atteint dix. Neuf ne suffit pas. A neuf, on a encore peur. Ce n'est qu'à dix qu'on bouge, et quand on y est, on le sait. Et personne ne peut prendre la décision à votre place.

 

page 263 : Dewey n'étiat pas spécial parce qu'il faisait quelque chose d'extraordinaire, mais parce qu'il était extraordinaire. Il était de ces gens apparemment normaux qui, une fois que vous les connaissez, se distinguent de tous les autres. Ce sont ceux qui ne manquent jamais un jour de travail, qui ne se plaignent pas, qui ne demandent jamais plus que leur part. Ce sont ces bibliothécaires, vendeurs de voitures, serveuses, si rares, qui fournissent un service excellent par principe, et vont encore plus loin car ils sont passionnés par leur travail. Ils savent ce pour quoi ils sont faits dans la vie, et ils le font exceptionnellement bien. Certains obtiennent des récompenses ; d'autres gagnent beaucoup d'argent, la plupart passent inaperçus. Ils sont vendeurs, employés de banque, mécaniciens, mères de famille. Le monde a tendance à reconnaître les gens uniques, qui se font entendre, les riches et ceux qui servent leur propre cause, pas ceux qui font des choses ordinaires extraordinairement bien. Dewey avait des origines modestes (une ruelle de l'Iowa), il avait survécu à une tragédie (une boîte à livres glacée) et il avait trouvé sa place (la bibliothèque d'une petite ville). C'est peut-être ça, la réponse : il avait trouvé sa place. Sa passion, son but, était de faire de cet endroit, aussi modeste et isolé qu'il soit, un lieu meilleur pour tout le monde.

 

page 271 : A cet instant, je compris qu'elle avait raison. Le bon, le mauvais, tout ça c'est la vie. Laissons-les passer. Pleurer sur le passé ne sert à rien. La question est : avec qui allez-vous partager votre lendemain ?

 

***

Dewey, de Vicki Myron avec la collaboration de Bret Witter, traduction de l'américain par Bérengère Viennot, 2008, 347 pages dans l'édition France Loisirs

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Commentaires
Z
Il m'avait aussi charmée et émue.
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M
Hum un livre qui me tente bien ! Je le note dans ma read list ! Merci ta description m'a donné envie.... Belle fin de journée ! Bises
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C
Bonjour Plouf,<br /> <br /> J'ai de livre sur le rayon "à lire d'urgence" de ma bibliothèque. Une amie me l'a prêté au printemps. Je finis celui en cours (Immortelle randonnée de Rufin) et je vais enfin lire ce livre que tout le monde , décidément, recommande...<br /> <br /> Merci pour ton article, qui va m'éviter l'hésitation sur le choix de ma prochaine lecture !
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A
Je me le note, mais pas pour tout de suite, pour cet automne plutôt: pas du tout envie de pleurer en ce moment! :)
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C
Je l'ai lu aussi il y a quelques temps. J'avais adoré.<br /> <br /> De belles leçons de vie !
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