Avec plaisir, François, d'Ariane Le Fort

L'histoire : une tranche de vie avec Marie, qui vit dans le même temps une passion amoureuse inattendue et le revirement de son père, 80 ans, qui laisse enfin libre cours à la tentation homosexuelle qui l'a tenaillé toute sa vie...

Mon avis : j'ai adoré !! Marie est une jeune femme contemporaine très réaliste, les personnages ont tous une belle consistance, ancrés dans leur humanité sensible, et du coup, sans jamais se départir d'une tendresse incroyable pour ses personnages, l'auteure nous donne à voir d'eux leurs bons et mauvais côtés, et ça les rend très attachants. Les scènes sont racontées de manière à la fois très pudique et puissante, on est en plein dedans avec juste quelques mots parfaitement bien choisis pour résonner en chacun de nous, et je me suis laissée emporter à 100%, que ce soit dans les dîners un peu embarrassants ou plus encore, les émois amoureux. Les sujets abordés auraient pu facilement être glissants, devenir vulgaires ou grotesques, ou même s'engluer dans les bons sentiments poissi-mielleux, et ça n'est pas du tout le cas, tout est raconté avec délicatesse et légèreté, autant dire le sens aigu d'une vraie élégance du récit. J'ai partagé avec Marie ce petit moment de sa vie presque ordinaire avec un infini plaisir sensible !

Vraiment un très chouette roman, même s'il peine un tout petit peu à démarrer, il ne faut pas se fier aux 30 premières pages qui sont légèrement plus plates que la suite : ce roman vaut vraiment le détour, et alors pour la détente cet été, il est juste par-fait !

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Feuilletons ensemble quelques extraits (peu car le roman prend vraiment son sens dans l'enchaînement, qui est très fluide et ne présente pas réellement de parties saillantes ou de morceaux de bravoure littéraire isolés)

incipit : Le seul détail qui gênait, c'étaient les fils électriques.

page 73 : Le double bip de mon portable m'a réveillée en sursaut, la chambre était plongée dans la pénombre, j'aurais été bien incapable de dire si c'était le soir ou le matin. Peut-être pleuvait-il, ce n'était pas impossible.

Les automatismes ont la vie dure : avant même d'émerger totalement du sommeil, j'ai eu un frisson de joie en pensant à Milo et à ce qu'il allait me dire par SMS interposé, et puis, quand je l'ai vu couché à côté de moi profondément endormi, il m'a fallu quelques secondes, un moment de suspension, pour rétablir le sens de tout ça, me souvenir des heures précédentes, et admettre que je gagnais au change. Le suel perdant dans l'histoire, c'était mon téléphone, il n'avait plus aucun charme, il était redevenu un boîtier noir et froid, bruyant et intrusif.

page 169 : - On peut se permettre d'avoir des moments plus mous, non ? On peut reprendre son souffle, tu ne crois pas ? Tout n'est pas noir ou blanc TOUT LE TEMPS. Les choses peuvent être grises.

- S'il te plaît... Je suis au courant. Pas envie d'entendre des banalités pareilles.

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Je n'ai pas relevé de fautes ou d'erreurs, très fort pour une première édition, j'apprécie.

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Merci BEAUCOUP aux éditions du Seuil pour cet envoi dans le cadre de Masse Critique de Babelio, ça n'est pas forcément un roman vers lequel je serais allée spontanément (la couverture ne m'y incite pas, je ne la trouve pas assez délicate pour ce que j'y ai trouvé), et j'aurais eu bien tort parce que je me suis régalée de cette lecture !

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Avec plaisir, François, Ariane Le Fort, mai 2013, 222 pages.

Comments

[Angèle]

En tous cas, les thèmes abordés ont l'air attirants, mais d'accord pour la couverture, elle fait vieux livre de mon enfance!

[Mamikiki]

Ah! en plus, tu reçois des livres directement des éditeurs !!! Bravo ! si tu n'as rien demandé, c'est qu'ils trainent sur le Net et qu'ils ont lu tes critiques de livres

Bizzz à tous

[pyrouette]

S'il est par-fait pour cet été, je note !