petit tour là où y'a des gens... drôle de spectacle
Ce matin, MissPapillon et moi sommes allées au supermarché. Chez nous c'est pas souvent. Histoire, d'une part, de trouver des cahiers de vacances sympas pour refaire un tour d'horizon pendant les vacances (chez nous, il y aura seulement une courte période sans travail au milieu de l'été, mais un programme très allégé dès à présent), et d'autre part de changer d'opérateur de téléphonie pour moi (merci Nadine !).
Mais ce qui, finalement, était le plus étonnant n'avait rien à voir avec les raisons de notre déplacement.
Tant que nous cherchions, j'étais assez hermétique à l'environnement. puis nous sommes passés en caisse. Devant nous, une maman apparemment d'une humeur maussade, avec un tit gars tout calme de peut-être 2-3 ans assis dans le caddie, et une demoiselle de quelques mois dans un cosy. Le tit gars gazouillait dans les aigus, sans plus. Sa mère l'a chopé d'une main par les deux joues (en pince, voyez ?), serré, en l'engueulant franchement, sur l'air de "maintenant tu la fermes !". Déjà je suis restée un peu scotchée (mais bon, je n'interviens pas vraiment, me suis très souvent fait rembarrer déjà, et en fait surtout, quand je suis choquée par un comportement, je mets toujours un certain temps à démêler ce qui est réellement anormal de ce qui relève de la liberté parentale éducative... chacun ses fardeaux, hein ! Bref, là il y avait violence, mais elle sera considérée comme normale par la majorité, et je n'ai pas envie d'énerver quelqu'un et que son gamin le paie au centuple après en intervenant. Bref !).
Puis sur le parking, j'entends un cri, je me tourne. A l'autre bout du parking, une grand-mère qui ressemblait parfaitement à l'image que je me fais du professeur Ombrage d'après sa description dans Harry Potter, avec deux ados, une fille et un garçon. Elle enguirlandait le garçon qui, apparemment, venait de se cogner. Sur ce, la mère-grand chope brutalement le bras de la fille, qui hurle de douleur, et l'oblige à venir se tenir au caddie en beuglant "y'a des voitures ici !" (la fille n'était pas loin, hein, peut-être 60 cm...). La gamine se défend sans agressivité dans la voix, genre "mais j'étais à côté", et paf ! une vilaine beigne ! Tout le monde est monté en voiture, et moi je suis restée comme deux ronds de flan, estomaquée, bêtement, sur le parking, à les fixer...
Certains jours, je me dis que je suis bien dans ma grotte, peinard, ouh la la !
Faudrait que j'emmène plus souvent SuperKrapou au supermarché, tiens, histoire qu'il se rende compte de sa chance (vu que c'est jamais assez, que si on l'écoute on est des tortionnaires, etc. MissPapillon, elle, est très consciente de la chance de vivre dans une maison où on bannit totalement les coups et punitions et où on essaye de limiter les cris, PrincesseO est encore hors jeu vu son âge).
Et en même temps, je me demande comment on peut intervenir dans ce genre de scène, cette violence permanente que tout le monde ou presque trouve normale, voire indispensable, sans aggraver ou risquer d'aggraver les choses... et qui me rend sérieusement pessimiste quant à un quelconque avenir de l'humanité, et surtout de l'intelligence...
En fait, je n'ai pas envie de fréquenter les gens, épicétou.