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Chez Plouf
11 avril 2010

Les bonnes intentions, d'Agnès Desarthe

Slivre_2010_04_desarthe_bonnes_intentionsonia et son mari s'intallent dans leur premier vrai "chez eux". Ils vont faire leur nid là, le bonheur est en promesse. Elle est sensible, presque fragile (mais moins qu'il n'y paraît), sans cesse dans le doute et le manque de confiance, elle est traductrice chez elle ; il est architecte, ailleurs, loin, solide et cartésien, réfléchi. Elle aime pouvoir compter sur lui, le sentir fort et serein. Ils ont un premier enfant, un second. Le bonheur ? Pas vraiment, parce que ça n'est pas sa vie que Sonia nous raconte dans ce livre, mais les rapports avec son voisin, dans cet immeuble... Un vieux monsieur, faible, que le sort n'a pas épargné depuis leur arrivée. Il a perdu son chien, sa femme, son fils... Et les "bons soins" auxquels ce vieil homme, son voisin de palier, est confié par sa pingre bru relèvent de la pire maltraitance. Sonia fait face comme elle peut, entre impuissance réelle et semi lâcheté, entre révolte humaniste et contraintes réalistes de protection de soi, jusqu'à ce que...
Je ne vous dévoilerai pas la fin, qui est amère comme l'est la réalité, entre révolte et découragement. On est ici dans une histoire qui pourrait être vraie, sans fard, sans même énormément d'excès malheureusement, dans son horreur, pas dans un film hollywoodien où les salauds sont toujours punis à la fin et les plus faibles protégés et heureux...

Une fois de plus, Agnès Desarthe peint l'âme humaine, l'ambiguïté, l'agitation intime de l'incertitude, les hésitations concrètes des choix d'action à faire (au-delà du Bien et du Mal ou de toute autre morale) comme personne. Son personnage (ou même devrais-je dire ses personnages) est réel, humain, à la fois fort, délicat et fragile, on pourrait presque sentir le souffle de sa présence, son odeur fine. Décidément, j'aime beaucoup sa manière d'envisager la vie, d'aborder chacun, d'introspecter l'âme en une analyse sauvage et revendicatrice, tellement concise et ciselée.
Le thème, en plus, me touche beaucoup en ce moment, et puis j'ai passé ma lecture à avoir en tête la chanson de Jean-Jacques Goldman "Né en 17 à Leidenstadt", qui colle si bien à la problématique principale que soulève ce livre. Moi qui me disais ces derniers jours que je lisais lentement en ce moment, je me rends compte que ça venait du livre, pas de moi, car j'ai dévoré les 138 pages de celui-ci entre hier matin et cet après-midi ! Beaucoup trop court, et pourtant presque insoutenable parfois, par ce qu'il suggère tout en légèreté apparente...

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Commentaires
F
J'aime beaucoup tes impressions, tu me donnes envie de le lire...<br /> <br /> Je note dans mon cahier pour voir à la média, j'ai aussi l'impression de lire lentement mais je viens d'avaler un de plus de 600 pages et pas une lecture facile alors ...<br /> <br /> Merci et bonne nuit, je vais lire ... Haïti...
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Z
Encore un auteur qui écrit aussi pour la jeunesse...
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D
Je n'ai pas lu celui-là mais tu me donnes envie…
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