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Chez Plouf
7 décembre 2009

Passeurs de nuit, de Frédéric Pons

Dlivre_2009_12_pons_passeurs_nuitébut du XXème siècle, à Gavarnie, dans les Pyrénées. Les ostau (familles), le droit d'aînesse absolu, les gendres, les enfants... et la montagne. Ou la vie, c'est un peu la même chose. Pendant une trentaine d'années, nous allons suivre un peu le village, ses naissances et ses décès, l'instituteur socialiste qui deviendra pétainiste par pacifisme, le curé plus militant humaniste qu'il ne le croit lui-même sous ses dehors "bien coulé dans le moule", les aînés et aînées, les cadets et cadettes, les enfants légitimes ou pas, les jeux, les mariages, et puis les passeurs. Ceux qui, par tradition, humanisme, nécessité ou altruisme, font passer ceux qui s'enfuient, fugitifs individuels ou politiques, les Espagnols sous Franco, les Français sous Vichy, sans poser de questions ; ou promènent les pyrénéistes d'avant le tourisme de masse. Les histoires de la montagne, les héros invisibles, les fanfarons, les légendes. Et puis le progrès qui arrive, le monde et la vie qui changent...

Un livre très agréable à lire, simple et sans prétention (quoiqu'un peu fouillis parfois, comme bâclé sur certains points...), et bien difficile à retranscrire. L'impression générale qui s'en dégage est lente, solide, sensible, avant tout vivante. J'ai mis une trentaine de pages à réussir à entendre ce que je lisais, tellement le sujet m'est étranger. Puis je suis finalement entrée dedans avec un certain plaisir, et je l'ai savouré à petits pas, pour presque sentir les années s'égrener. L'esprit du village inexorablement rattrapé par le modernisme, les idées nouvelles de vacances, de loisirs, de tourisme, de "progrès social", qui diluent inévitablement la morale et les racines, les traditions et une certaine liberté locale, tout ce qui faisait qu'on était d'ici ou pas... Moi qui ne suis pas très nostalgique, ce livre m'a plongée dans des abimes de réflexion sur le "c'était mieux avant" et l'angle sous lequel cette remarque toucherait à toute sa justesse. La façon aussi dont notre drôle de monde a dilué tout bon sens le plus élémentaire, avec un despotisme absolu sidérant. Et pourtant tellement, profondément humain. Et c'est ça que fait passer ce livre, très humain, justement.

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Commentaires
Z
je ne connais pas du tout.
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