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Il y a quelques mois, avant d'entendre qu'il avait eu le prix Femina pour Où on va, papa ? et de l'entendre en parler à la radio, je ne savais pas que Jean-Louis Fournier écrivait... Je connaissais juste son nom, entendu parfois à la radio, et ne serait-ce que parce qu'on est des fans de La Noireaude, dont on regarde le DVD Best Of souvent (et les enfants encore plus ! et à leur âge, j'étais fan aussi... déjà !)... Alors je me rattrape ! Après avoir dévoré Où on va, papa ?, je m'attèle à dévorer le reste de son oeuvre. Intégralement mais pas d'un coup. Par petites touches de pur plaisir, de douce tendresse grinçante, de partage de ses pensées pas comme il faut...
Hier soir, j'ai commencé Il a jamais tué personne, mon papa pour le terminer ce matin (145 pages avec beaucoup de blancs pour laisser la pensée vagabonder)... (et je suis positivement ravie d'avoir étrenné mon nouveau marque-page avec ce livre-ci et pas un autre)
De prime abord, cette écriture terriblement enfantine m'a vaguement étonnée... Mais comment faire autrement, quand on a perdu son père à 15 ans et que les seuls souvenirs sont ceux d'enfance, avec toute sa naïveté et sa sagesse, comment faire autrement quand on veut dire je t'aime tout en parlant des difficultés sans jamais les juger avec son regard d'adulte, forcément biaisé ? Eh bien non, il ne pouvait pas faire autrement, et c'est tant mieux ! Parce que c'est le regard de l'homme d'aujourd'hui cependant, mais figé dans la tendresse spontanée de l'enfant, et il nous livre des petites bribes d'intimité familiale, l'air de rien, nous emmène doucement par la main à la rencontre de ce père qu'il aurait tellement voulu pouvoir nous présenter en vrai, finalement... Et on y est, dans cette maison, on la voit, on sent même la fraîcheur du carrelage dont il ne nous parle pourtant pas...
L'impression, vraiment, de partager un peu de sa vie... Et le plaisir de le faire avec un homme sensible, plein d'humour (multicolore, cet humour, évidemment, du rire jaune à l'humour noir...), par petites touches, comme on se raconte des anecdotes en famille un dimanche après-midi autour d'un thé, dans la grande maison familiale si vide, silencieuse, sereine et fraîche désormais...
Voilà, je ne vous
raconterai pas ce livre, ni même le début ou la trame,
ni rien. C'est une rencontre à faire, pas à raconter.
Et moi je ne me lasse pas de rencontrer les livres de Jean-Louis
Fournier...
Le prochain dans quelque temps, quand le souvenir de
celui-ci sera déjà bien savouré...
D'ici-là, mon marque-page va aller rejoindre un joli petit traité pratique sur l'Art du potager en carrés, avec lequel il s'assortit bien... ça sent le printemps !
Allez hop !
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